La Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME) a fait appel aux services de Corinne Lepage. Ministre de l’environnement sous Jacques Chirac, puis député européenne, elle est avant tout avocate expérimentée sur les dossiers environnementaux. Une première analyse de la situation lui permet de croire à une annulation possible d’une partie du décret. Ce décret interdit aujourd’hui les pratiques de l’alpinisme et de l’escalade rocheuse dans la Réserve Naturelle Nationale Chastreix Sancy.
Cette demande d’abrogation partielle du décret est motivée par deux arguments distincts. D’une part, par la « méconnaissance du principe de libre accès des activités sportives, le principe de proportionnalité des mesures de police et le principe d’égalité ». L’interdiction de pratiquer alpinisme et escalade porte atteinte à l’obligation de l’état de s’assurer d’un « égal accès aux pratiques sportives sur l’ensemble du territoire », puisque les pratiquants sont privés de « la possibilité de pratiquer leur sport ». D’autre part, par « l’absence d’impact sur l’environnement » étayé par une étude indépendante réalisée en 2013. Les impacts de la pratique de l’alpinisme et de l’escalade sur la faune et la flore sont réduits et « pour la plupart de même nature que ceux d’autres activités sportives pourtant autorisées sur le territoire de la réserve » Chastreix Sancy.
Le recours devrait être finalisé sous peu. Il devra être adressé au signataire du décret, le Premier Ministre. Voilà près de 10 ans que les pratiquants, professionnels ou amateurs, se mobilisent. Alors même que les plus coriaces semblaient vouloir baisser les bras, un espoir est peut-être en train de renaître.
Illustration © Wikimedias – P.A. Leclerc.