Dans une interview pour le magazine russe Sport-Marafon, Dmitry Golovchenko raconte son aventure au Jannu. Cette expédition qui aurait pu très mal se terminer. Pourtant, après quelques 18 jours de combat face à la montagne, lui et son compère Sergey Nilov étaient redescendus vivants ! Dans l’interview, il raconte que cette idée « trottait dans notre esprit depuis trois, voire quatre ans ». Mais rien ne s’est passé comme prévu. « Nous n’étions finalement que deux (NDLR : après l’abandon de Marcin Tomaszewski) et très mal acclimatés ». Ils voulaient démarrer l’expédition plus tôt, mais les contraintes de l’équipe de tournage qui devait les accompagner ont fait bouger leur planning.
« Nous voulions nous acclimater sur le col entre le Talung et le Kabru, face au Jannu, le col est à 7.000 mètres, c’est idéal pour s’acclimater ». Mais les délais pour rejoindre le camp de base, via un itinéraire très enneigé, n’ont pas permis de passer du temps dans ce secteur. Résultat, pas d’acclimatation : « l’une des causes de notre échec ».
S’agissant de la pression des sponsors et de l’équipe de tournage pour aller au sommet, Golovchenko est rassurant. « Nous n’avions pas véritablement de sponsor, l’équipe de tournage a payé pour les sherpas mais nous avons payé nous-mêmes une partie des dépenses. Nous n’avions donc aucune obligation ».
Arrivés au point le plus haut, ils ont finalement fait demi-tour vers 7.400 mètres. « Nous étions fatigués et notre vitesse s’était réduite ; nous n’avions plus que deux jours de vivres, nous n’aurions pas pu nous en sortir ». La descente par la voie française n’était pas une partie de plaisir « un très long parcours » dans du mauvais temps : « certains jours, on ne pouvait pas démarrer avant la mi-journée tellement la visibilité était mauvaise ».
Illustration Sergey Nilov dans la voie © Dmitry Golovchenko