Il y a quelques jours, on apprenait que le Polonais Marcin Tomaszewski abandonnait sa tentative en face Est du Jannu (7.710m), ce sommet du Népal proche des 8.000 mètres. Le reste de sa cordée, composée des Russes Dmitry Golovchenko et Sergey Nilov, continue l’ascension et progresse doucement dans un environnement où le risque d’avalanche est très important.
L’attaque de la face sans acclimatation
Tout avait commencé quelques jours plus tôt, avant
même la fin de l’hiver. L’accès au camp de base était impraticable et le trio
avait dû réaliser un détour de près de 100 kilomètres et plusieurs milliers de
mètres de dénivelés. Ça commençait bien… Le retard pris avait eu des
conséquences. Il n’y avait plus de temps pour aller s’acclimater sur une autre
montagne, plus facile d’accès. L’acclimatation allait donc devoir se faire
directement dans la face Est du Jannu. Une autre paire de manches.
Après quelques premières longueurs, Marcin Tomaszewski a préféré s’en retourner :
« c’est trop dangereux pour moi ».
Ils ont passé 6.500 mètres !
Les deux autres continuent. Le 21 mars au soir, Golovchenko et Nilov dormaient à 6.500 mètres. De là, ils ont estimé que suivre leur voie était trop dangereux. Ils sortent donc de la voie initialement prévue et « partent plus vers la gauche ».
Une chose est sûre ; engagés dans cette face Est en style alpin, l’échappatoire le moins risqué est… le sommet. En quittant l’aventure, Tomaszewski expliquait « après les avoir vu en action, je pense qu’ils vont réussir ! ».
Cette face Est du Jannu n’a jamais été gravie malgré de nombreuses tentatives, presque une dizaine ! C’est par l’arête Sud-Est que le Jannu a été vaincu pour la première fois, en 1962. A la manœuvre : une expédition française dirigée par Lionel Terray et comptant parmi ses membres : Robert Paragot ou encore René Desmaison !
Illustration © Carsten Nebel / Wikimedia