Depuis plusieurs jours, des efforts considérables sont déployés sur les pentes du Nanga Parbat. Ils ont pour objectif de retrouver le Britannique Tom Ballard et l’Italien Daniele Nardi. Ces deux grimpeurs avaient pour but de réaliser l’ascension de ce « 8.000 » en empruntant un nouvel itinéraire hivernal : l’Eperon Mummery. Une voie mythique, tentée par la légende de l’alpinisme Albert F. Mumery. C’était en 1895, Mummery allait y laisser la vie.
L’organisateur de cette expédition hivernale, Daniele Nardi, était un grand connaisseur des 8.000 en général et du Nanga Parbat en particulier. Retour sur l’immense carrière de l’Italien.
Loin, très loin des montagnes…
Eté 1976, le petit Daniele voit le jour à quelques kilomètres de la Mer Méditerranée. A une soixantaine de kilomètres au Sud-Est de Rome. Bien loin des montagnes qui allaient devenir son quotidien. Le sommet le plus proche, c’est le Monte Semprevisa. Avec ses 1.536 mètres, il est le point culminant de sa région. Les étés passent, avec leurs lots de vacances en famille dans les Alpes. Et la passion commence, à 13 ans, au pied du Mont Blanc. Le garçon est fasciné par ces alpinistes. Ça ne trainera pas… A seulement 19 ans, il se lance en solo dans les Grandes Jorasses.
En 2002, il découvre l’Himalaya et ses très hauts sommets en gravissant le Cho Oyu. Suivront le Broadpeak, une première ascension du Nanga Parbat, une antécime du Shishapangma.
Il ne quitte plus les 8.000…
En 2011, il mène un projet sur l’Everest (Népal) qui attire les regards de la communauté internationale sur les problèmes liés au changement climatique. Il installe une station météo sur le toit du monde sous le regard de plusieurs équipes de journalistes dépêchées sur place. Distingué par un Piolet d’Or, Nardi a aussi grimpé le K2 (Pakistan) ou encore une voie très technique sur le Bhagirathi (Inde).
Depuis 2013, c’est sur le Nanga Parbat que Nardi avait jeté son dévolu. Seul ou accompagné (par Elisabeth Revol notamment). Lors de sa quatrième tentative, il quitte l’expédition quelques jours avant que Txikon, Moro et Sadpara arrivent au sommet du Nanga en hiver. Cette première hivernale se fait donc sans Nardi mais qu’importe. Ce qu’il souhaite ce n’est pas le sommet à tout prix, c’est une voie bien particulière. Cet Eperon Mummery qui le fait tant rêver. En 2013, de retour de sa première tentative il écrit ces mots : « la voie depuis le camp de base n’est pas très difficile, mais c’est très dangereux à cause des crevasses et de l’exposition à de grosses avalanches qui viennent des pentes plus hauts et de grands séracs ».
Il est bien possible que ce soit ces avalanches qui aient eu raison de Daniele Nardi et son comparse Tom Ballard fin février 2019 au Nanga Parbat.
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Illustration Daniele Nardi Portrait © DR – Capture DNardi FB