Urgence au Nanga Parbat
Nous manquons encore d’éléments pour évaluer la situation mais l’expédition russe au K2 vient d’annoncer que son aide avait été requise sur le Nanga Parbat. Depuis plusieurs jours, Daniele Nardi et Tom Ballard grimpent sur l’Eperon Mummery du Nanga. Ils n’ont pas formellement donné de nouvelles dernièrement, même si des échanges semblent avoir eu lieu notamment avec le prévisionniste météo de l’équipe. Le dernier contact confirmé a eu lieu le 24 février. L’équipe russe est en train de se préparer pour une éventuelle intervention sur le Nanga Parbat. Le scénario de l’hiver dernier est-il en train de se répéter ? En janvier dernier, Elisabeth Revol (habituée des ascensions avec Daniele Nardi) et Tomek Mackiewicz avaient lancé un signal de détresse sur le Nanga Parbat. Suite à l’intervention de membres de l’expédition polonaise stationnés au K2, la Française avait pu être sauvée. Le Polonais Tomek Mackiewicz, vraisemblablement malade, était mort sur la montagne.
Pour l’heure, un hélicoptère pakistanais devrait décoller sous peu pour survoler la région. A son bord, l’alpiniste Ali Sadpara qui faisait partie de la première hivernale au Nanga Parbat en 2016. Le temps est beau et devrait permettre le vol de l’hélicoptère.
MISE A JOUR 27/02/19 à 9h48 – Ali Sadpara est toujours à Skardu, en attente d’un hélicoptère. Les troubles actuels à la frontière avec l’Inde rendent temporairement indisponibles les moyens aériens habituellement utilisés pour les sauvetages en montagne.
Pas de K2 en février !
Comme toujours dans les expéditions hivernales s’affrontent les tenants de deux conceptions de l’hiver. Ceux pour qui l’hiver s’arrête au 21 mars, quand le printemps débute dans nos calendriers occidentaux. Et ceux pour qui l’hiver prend fin avec le mois de février ; on retrouve cette conception notamment dans les pays de l’Est et de l’ex-bloc soviétique. La logique étant que les ascensions hivernales doivent se faire dans la période la plus froide, la plus ventée, la plus dure possible ; et que début mars, les jours rallongeant, les conditions seraient un peu moins dures. On verra dans les jours qui viennent si les conditions sont vraiment plus faciles en ce mois de mars.
En tout état de cause, aucun grimpeur ne sera au sommet du K2 avant le 28 février. Hier, tous les membres des deux expéditions ont regagné le camp de base. En cause, des vents trop puissants qui rendaient impossible toute progression.
Quelques images du camp 2 dévasté par les vents…
Illustration © DR