Alors que Simone Moro, récemment rentré du camp de base du Manaslu, faisait ses bagages à Katmandou, les trois autres expéditions de l’hiver étaient encore actives. Au Nanga Parbat, les conditions ne permettaient pas encore de retourner sur la montagne. Au K2, les équipes ont presque atteint les 7.000 mètres et attendent une amélioration de la météo. Misha Danichkin (équipe russe) en profite pur raconter ses déboires…
Au Nanga Parbat, attente interminable au camp de base
Daniele Nardi et son équipe son au camp de base. « L’attente est comme un art, tu dois arriver à la comprendre pour mieux la déguster » explique Daniele, lyrique. En attendant, ils récupèrent. Le camp de base du Nanga étant relativement bas (sous les 5.000 mètres), le repos y est plus réparateur qu’ailleurs. Il ne leur reste plus qu’à attendre une accalmie, que la montagne se purge de son surplus de neige, et la cordée pourra repartir. Il pourrait neiger encore pendant plusieurs jours. Ci-dessous, une photo de la vaine recherche des tentes et du matériel au Camp 3 il y a quelques jours.
Au K2, on se soigne en attendant de remonter…
Même si le vent se renforce, un temps correct va se maintenir pour le week-end sur le K2. Dès le début de la semaine prochaine, le vent devrait redoubler de violence et quelques chutes de neige faire leur apparition. Impossible de s’aventurer trop haut dans ces conditions : plus on monte, plus le vent est fort. Sur le sommet, des vents à plus de 100 km/h sont attendus mardi et mercredi.
Misha Danichkin a profité de quelques jours de repos forcé au camp de base pour parler de son état de santé. Dans son journal, il raconte combien il est complexe de se soigner en haute altitude. « Cette histoire a commencé il y a plusieurs semaines, au début de l’expédition. C’est là que l’inflammation de ma gorge a commencé. A la maison, ça serait passé sans rien faire. (…) je croyais que ça allait mieux mais l’infection s’était bien installée. L’air très sec de haute altitude a aggravé mon état. (…) En arrivant au deuxième camp, j’ai eu une quinte de toux de près d’une demi-heure. Je toussais même du sang. J’ai attendu jusqu’au matin, il était devenu évident que chaque heure qui passait m’affaiblissait. Pour Vasily c’était évident, je devais redescendre. ». Une journée complète a été nécessaire à Misha pour regagner le camp de base et recevoir un traitement antibiotique. Seul capable d’aider le corps à guérir à une telle altitude. « Bien sûr à 5.000 mètres, je ne récupère pas rapidement, mais ça va dans le bon sens, et j’espère vraiment pouvoir remonter ».
Lire aussi : l’histoire de Misha en intégralité (en russe)
Illustration Misha Danichkin © RussianClimb