Le compte à rebours est enclenché pour les himalayistes engagés dans des expéditions hivernales. Fin février pour certains, au 21 mars pour les adeptes du calendrier, l’hiver tirera sa révérence sur l’Himalaya. D’ici là, les sommets auront peut-être été atteints. Mais rien n’est joué d’avance, le climat hivernal sur les sommets de 8.000 étant particulièrement hostile. Déjà, la cordée Nardi-Ballard sur le Nanga Parbat a dû redescendre au camp de base à cause du mauvais temps. Les expéditions auront-elles la fenêtre météo suffisante pour tenter leur chance ? Réponse dans les semaines qui viennent !
Nanga Parbat, K2, Manaslu
A ce stade, les 4 expéditions hivernales sur des 8.000 n’en sont qu’à leurs balbutiements. Seuls les hommes du Nanga Parbat ont d’ores et déjà rejoint le camp de base. Ils sont allés un peu plus haut mais ont dû faire demi-tour face au très mauvais temps. Au K2, c’est encore le calme plat. Dans quelques jours pourtant, deux groupes devraient se rejoindre au camp de base. Les alpinistes russes, kazakhes et kirghizes finalisent leurs préparatifs avant leur départ pour Skardu. S’en suivront plusieurs jours de trekking jusqu’au camp de base du K2. Première phase de l’aventure incontournable pour toute expédition qui ne peut se payer un vol en hélicoptère qui réduirait ces quelques jours à quelques dizaines de minutes.
Alex Txikon, de son côté, a fait un crochet par le Népal pour retrouver son équipe de sherpas. Il connapit déjà bien Nuri, Chhepal, Geijen, Hallung et Pasang Sherpa qui grimperont avec lui sur le K2. Avec eux et l’Espagnol Felix Criado, deux nouveaux membres se sont joints à l’équipe. Il s’agit de deux Polonais qui viennent renforcer l’expérience de l’expédition : Pawel Dunaj et Marek Klonowski. Deux expéditions pour un même sommet mais déjà des efforts mis en commun. A l’image des kilomètres de cordes fixes transportés par les deux équipes qui se sont partagé la charge. Alex Txikon a d’ailleurs expliquait qu’il n’excluait pas un assaut final conjoint.
Seule expédition loin du Karakoram, l’Italien Simone Moro cible le Manaslu. Ce sommet népalais atteint les 8.163 mètres et pour s’acclimater, Moro se prépare sur le Mera Peak, une montagne de plus de 6.000 mètres. Il grimpe aux côtés de Pemba Sherpa.
Rencontre à Lukla !
Le premier janvier, Moro et Txikon se sont croisés à Lukla. Les deux comparses avaient réussi la première ascension hivernale du Nanga Parbat en février 2016. Depuis, ils grimpent chacun de leur côté. L’hiver dernier, Txikon était à l’Everest. Quant à Moro, il était en Sibérie pour une autre expédition ultra-froide.
Illustration © Simone Moro