Comme bon nombre de sommets du monde, l’Everest nécessite un permis pour en réaliser l’ascension. Ce document n’est pas qu’un simple laissez-passer, il a un prix. Et pas des moindres. 11.000 dollars pour une ascension au printemps, sur la haute saison. Montant à payer pour tenter le sommet, qu’on le réussisse ou que l’on fasse demi-tour dans les premières difficultés. La somme tombe directement dans les poches du ministère du tourisme. Avec plusieurs centaines de candidats au sommet chaque année, nul doute que la manne est attrayante. Si bien qu’elle intéresse aussi des criminels… l’agence Seven Summit Treks vient d’en faire la douloureuse expérience.
De faux permis d’ascension
En cause : les permis d’un Australien et d’un Chinois. Ces deux alpinistes désireux de gravir le toit du monde se sont greffés tardivement à une expédition de l’agence népalaise Seven Summit Treks. Ils ont réglé les 11.000 dollars à cette agence, supposée faire l’intermédiaire avec les autorités népalaises. Ce qu’ils ont cru puisqu’ils ont bien reçu un document tamponné par le ministère du tourisme et confirmant leur permis. En fin de saison, lorsque les autorités ont jeté un coup d’œil aux permis de Sevent Summits, ils ont fait une drôle de découverte. Les deux grimpeurs de dernière minute ne figuraient pas dans leurs bases de données, alors que leur nom était inscrit sur un document trouvé dans les archives de l’agence, à en-tête officielle.
Un faux donc, réalisé par un intermédiaire entre l’agence et le gouvernement. Ce dernier aurait réalisé ce faux permis avant de disparaître dans la nature, enrichi de 22.000 dollars subtilisés à ces deux grimpeurs. Découverte tardivement, la fraude n’a pas empêché les deux aventuriers de se frotter à l’Everest. Le Chinois serait allé au sommet, l’Australien aurait abandonné en cours de route.
Et une amende pour l’exemple !
Comme cet intermédiaire était employé de l’agence, dans le but de gérer la charge administrative liée aux demandes de permis, c’est l’agence qui trinque… Résultat, un peu plus de 44.000 dollars d’amende pour Seven Summit Treks. Quant au faussaire, s’il est retrouvé, il risque 7 ans de prison. L’agence a affirmé ne pas être au courant des agissements de son ancien employé. Elle a promis de tout faire pour aider à le retrouver et à le traduire en justice.
Encore une nouvelle histoire pas nette autour des expéditions à l’Everest !
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Illustration Exemple de permis d’ascension © Himalayan Guides