En ce début juin, une petite fenêtre météo a permit la réalisation de deux jolies ascensions sur le Denali (Alaska). Colin Haley prenait tout le monde de vitesse sur l’arête Cassin. Et Anne Gilbert et Chantel Astorga réussissait une aventure beaucoup plus technique.
Colin Haley réalise la voie Cassin en 8h07
Originaire du Nord-Ouest des Etats-Unis, Colin Haley a reçu son premier piolet à l’âge de 11 ans. Bon anniversaire ! C’était le début de sa carrière d’alpiniste qui continue jusqu’à aujourd’hui, Colin a 34 ans. S’il a réalisé plusieurs expéditions en Himalaya, son domaine de prédilection reste le continent américain. De la chaîne des Cascades (au-dessus de Seattle) aux montagnes d’Alaska en passant par la Patagonie. Il a notamment réalisé l’ascension de 3 voies différentes sur le très difficile Cerro Torre, ainsi que deux autres sur le tout proche Cerro Standhardt.
Ce printemps, Colin Haley était de passage en Alaska pour un double projet sur le Denali. Grimper la directe slovaque le plus rapidement possible et tenter un record de vitesse sur l’arête Cassin. Il a du renoncer à la Directe Slovaque, le mauvais temps l’ayant empêché d’être suffisamment préparé pour cette escalade interminable via la face sud. Mais avant de partir d’Alaska, il a quand même tenté le record de vitesse par la voie Cassin, moins technique que la Slovaque. Résultat : 8h07min de la sortie du glacier au sommet. Record qu’il est difficile de comparer à d’autres puisque les autres prétendants au record n’ont pas suivis exactement les mêmes itinéraires.
A ceux qui viendraient relancer l’éternel débat sur la vitesse en alpinisme, Haley a une réponse. Il stoppe le débat avant qu’il ne commence. « Certains vont venir avec leurs plaintes pseudo-religieuses du genre « ce n’est pas l’esprit de l’alpinisme », ou « cette ascension n’a pas d’âme », bla bla, etc. L’escalade de vitesse est juste un sous-ensemble de l’activité de l’escalade, et évidemment ce n’est pas pour tout le monde, mais personnellement, je trouve cela très stimulant et agréable ». Fin du débat.
Gilbert & Astorga dans la Directe Slovaque
Dans le même temps, le duo américain Anne Gilbert et Chantel Astorga bataillait quatre jours durant dans la voie slovaque. Elles réalisaient ainsi la première féminine de cet itinéraire, neuvième ascension de l’histoire. Grimpée pour la première fois en 1984, cette voie n’a que rarement été répétée. Il faut dire qu’il s’agit de 3.000 mètres de paroi. En 2012, Andy Houseman réalisait cette voie en 84 heures et affirmait redescendre de « l’escalade la plus engagée, la plus intense et la plus mémorable que je n’ai jamais faite ».
Illustration (c) IG Colin Haley