Dimanche 13 mai, une équipe de sherpas arrivait au sommet de l’Everest par le versant népalais. Le lendemain une autre équipe ouvrait la voie tibétaine. Avec eux, la fin de la pose des cordes fixes et le début d’un incessant ballet qui ne devait pas s’arrêter de si tôt.
Tour à tour, les expéditions se succèdent au sommet. Tout premier grimpeur non sherpa à ouvrir le bal : l’australien Steve Plain, quelques heures à peine après la fin du travail des ouvreurs. Derrière lui, ce sont 287 grimpeurs et presqu’autant de sherpas qui ont foulé le sommet de l’Everest. Plus de 60% des sommets ont été réalisés depuis le versant népalais.
550 sommets en 8 jours
Au total, plus de 550 personnes se sont donc bousculées en l’espace de 8 jours. Si la plupart des ascensions s’est passée sans encombre, plusieurs grimpeurs ont dû être secourus au camp 2. A l’image du Xia Boyu, 69 ans et deux prothèses à la place des jambes, qui a dû terminer la descente en hélicoptère. Ces jours-ci, le bruit des machines est régulièrement venu troubler le calme de la montagne et le centre médical du camp de base a tourné à plein régime. Pourtant, en l’espace de 8 jours, seuls trois morts sont à déplorer.
Trois morts à déplorer
Un sherpa de 42 ans, Lam Babu Sherpa, qui accompagnait une expédition ukrainienne est mort dans des circonstances peu claires. Il semblait souffrir du mal des montagnes mais sa prise en charge fut trop tardive pour lui permettre de s’en sortir.
Quelques jours plus tard, c’est Gjeorgi Petkov, un grimpeur macédonien de 63 ans qui est décédé d’une crise cardiaque. Quelque part au-dessus du Camp 3. Dans un univers où les organismes sont mis à rude épreuve, les cœurs sont sur-sollicités pour faire fonctionner les systèmes pulmonaires. Il n’est pas rare d’observer des crises cardiaques postérieures à ces efforts violents. Petkov comptait bien être le 6ème macédonien au sommet de l’Everest. Il était membre de l’expédition dirigée par l’anglais Tim Mosedale.
Enfin, c’est le japonais Nobukazu Kuriki, 36 ans, dont le corps a été retrouvé ce lundi par un sherpa. C’est au camp 2 qu’il semble être décédé. Il souffrait d’une toux tenace et d’un rhume qu’il n’arrivait pas à soigner depuis plusieurs semaines. A cette altitude, des maladies bénignes peuvent être la cause de problèmes bien plus sérieux. C’était la septième tentative de Kuriki sur l’Everest, sans oxygène et sans sherpa. Le japonais avait déjà à son palmarès deux sommets de plus de 8.000m : le Cho Oyu et le Dhaulagiri.
Et ce n‘est pas fini… mais presque…
Dans les prochains jours, d’autres expéditions continueront de tenter le sommet. Il faudra faire vite car la météo ne sera pas optimale très longtemps. Déjà le vent s’est renforcé depuis ce matin et une dépression basée sur le golfe du Bengale semble annonciatrice des premiers jours de mousson…
Illustrations 8 jours à l’Everest (c) Nobukazu Kuriki fb