Steve Plain est australien. Etudiant, il se met au triathlon. Trop violemment : « je savais mieux que tout le monde, j’écoutais aucun conseil ». Résultat, blessé, il n’est jamais devenu un champion de triathlon mais il a commencé à être sacrément endurant. Mais c’est en décembre 2014 que sa vie bascule. Il nageait sur une plage australienne quand une mauvaise vague l’a entraîné la tête la première dans le sable : « j’ose même pas dire comment était la vague, elle était ridiculement petite ». Deux sauveteurs le tirent alors de l’eau, inconscient. Transporté à l’hôpital en urgence vitale, Steve finit par se réveiller et entendre le verdict.
La fracture du pendu
« Une fracture du pendu ». Trois vertèbres fracturées, la moelle épinière touchée, des ligaments déchirés,… le diagnostic typique du pendu sauvé in-extremis. Steve met un certain temps à digérer la nouvelle mais ne veut pas accepter la conclusion des médecins : « au mieux, vous vivrez en fauteuil roulant ».
La chance va alors tourner. Son endurance va enfin l’aider. Ses fractures guérissent et à force de rééducation, il finit par se remettre debout. Petit à petit, il reprend confiance et recommence à marcher. Il sait qu’il peut y arriver. Il se promet que s’il s’en sort, il réalisera un exploit qu’il n’aurait pas cru possible avant son accident. Fin 2015, un an seulement après l’accident, il est en Nouvelle-Zélande pour sa première course en montagne. Six mois plus tard, il est au Pérou pour grimper 3 sommets. Fin 2016, il est au sommet de l’Ama Dablam. C’est certain, cet accident n’est plus qu’un lointain souvenir. Au printemps 2017, il atteint le sommet du Lhotse, à plus de 8.000 mètres, face à l’Everest.
Le challenge 7in4
Alors il se dit que plus rien n’est impossible. Il se lance alors dans le challenge des 7 sommets ! Grimper les sommets les plus hauts de chaque continent. Un gros morceau qu’il décide de compliquer en ajoutant une contrainte de temps. Il veut réussir en 4 mois. 120 jours pour ces 7 sommets, personne n’a jamais été aussi rapide. Le record actuel ne passe pas sous la barre des 5 mois.
Et il est bien parti pour réussir. En janvier 2018, il enchaîne le Mont Vinson (Antarctique) et l’Aconcagua (Amérique du Sud). En février, c’est au tour du Kilimandjaro (Afrique) et de la Pyramide Carstensz (Océanie). Il atteint le sommet de l’Elbrouz (Europe) en mars et il débute avril avec le Denali (Amérique du Nord). Plus que quelques semaines pour le dernier, le plus haut de tous : l’Everest. Dans quelques jours, Steve Plain sera au camp de base de l’Everest pour tenter de terminer son défi.
En parallèle de ses exploits sportifs, l’Australien compte bien rendre ce qu’on lui a donné. Alors il profite de la notoriété obtenue grâce à ce défi pour récolter de l’argent en faveur de 2 causes qui lui sont chères. Les sauveteurs volontaires australiens (sans qui il serait resté la tête dans le sable) et la recherche médicale sur les blessures à la moelle épinière.
Son expédition à l’Everest est à suivre sur expeditions.altitude.news !
Illustration : (c) Steve Plain, 7in4 project