L’himalayiste Elisabeth Revol a été secourue en début d’année. Elle venait de réussir l’ascension hivernale du Nanga Parbat, un sommet de plus de 8.000m situé au Pakistan. Son compagnon de cordée, Tomek Mackiewicz n’avait pu être récupéré. Souffrant, il avait ainsi été abandonné sur la montagne qu’il venait de conquérir.
Alors qu’à chaud on avait cru lire une certaine forme de colère d’Elisabeth Revol envers le Pakistan et le manque d’organisation de ses secours, la française a livré ces derniers jours une version plus apaisée au monde de la montagne pakistanais et notamment à son Club Alpin et son gouvernement.
La lettre d’Elisabeth Revol
Dans son courrier rédigé en anglais, elle remercie tous les efforts qui ont été faits côté Pakistanais pour contribuer à son secours. Elle remercie notamment les pilotes d’hélicoptères, son agence locale ou encore les ambassades françaises à Islamabad et pakistanaise à Paris. Dans le dernier paragraphe, elle pointe du doigt les médias français.
« Je regrette profondément les remarques blessantes qui ont pu être formulées alors que je sombrais dans des abysses émotionnelles (…) mais je regrette encore plus la ruée des médias français pendant et après le sauvetage, qui ne voient la montagne que dans ce qu’elle a de sensationnel, toujours prêts à faire le buzz ».
Dans les semaines passées, des voix s’étaient élevées en France pour relayer un sentiment bien présent au Pakistan après cette affaire. Plusieurs acteurs du monde de la montagne pakistanais avaient en effet été blessés par la manière dont Elisabeth Revol, par le « biais » des médias, avait évoqué leur pays. Un proche de l’ambassade du Pakistan à Paris nous confirmait dernièrement que désormais, suite au courrier ci-dessus, toute cette histoire était du passé.
Crédits : Lettre : © Pakistan Mountain News | Photo © Nanga Light, Elisabeth Revol