En une seule journée, plus de choses se sont passées sur les expéditions hivernales au K2 et à l’Everest que dans les 10 jours précédents ! En cause : Txikon et Urubko ! Côté Everest, Alex Txikon était en pleine tentative au sommet. Côté K2, le vilain petit canard Denis Urubko est déterminé à aller au sommet au plus vite, seul !
Txikon : Demi-tour à l’Everest (Népal)
Partis mercredi matin, Alex Txikon et son équipe avaient tranquillement progressé. En trois jours, ils étaient rendus au Camp 3, à quelques 7.100 mètres. Il ne leur restait que deux étapes : le dernier camp aux alentours de 8.000 mètres sur le Col Sud de l’Everest et la dernière phase jusqu’au sommet à 8.848 mètres. Hélas les choses ne se sont pas passées comme prévues. En tentant de partir vers le Camp 4 ce matin, les vents étaient trop violents. Près de 70 km/h à 7.000 mètres, bien plus à 8.000 mètres. C’était de la folie de continuer, ils couraient droit à la catastrophe. Alors ils ont pris la décision de faire demi-tour. En quelques heures, ils étaient de retour au camp de base.
Le permis d’ascension dont dispose Txikon arrive à échéance à la fin du mois. IL ne reste donc plus que 4 jours pour tenter le sommet. Une fenêtre de météo correcte semble se dessiner pour la partie la plus haute aux alentours du 27 février. Mais les conditions évoluent très vite. On ne sait pas ce que va décider Txikon.
Urubko : Solo au K2 (Pakistan)
Pendant que l’équipe du camp de base finissait son petit déjeuner, Denis Urubko est parti dans la voie. « Seul, sans avoir prévenu le management de l’expédition ». Plusieurs fois depuis le début de l’aventure polonaise au K2, le grimpeur avait partagé ses états d’âme. Souvent, il n’était pas complètement d’accord avec les choix stratégique de Krzysztof Wielicki, le chef d’expédition. Il concluait pourtant en affirmant qu’il était un soldat discipliné… Il n’y donc que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. En quelques heures, il avait dépassé le Camp 1 et filait vers le Camp 2.
Si Urubko est peut-être bien le grimpeur le mieux acclimaté et le plus expérimenté du groupe, il risque malgré tout de faire face à une météo compliquée. Le responsable de l’himalayisme polonais, Janusz Mayer, a affirmé dans plusieurs interviews à des médias polonais que quoi qu’il arrive, le devoir de ses hommes était désormais d’assurer la sécurité d’Urubko. Que cette escapade se termine le mieux possible.
Pour Denis Urubko, l’hiver se termine réellement le 28 février. Dans ces conditions, pas question de patienter une journée de plus au camp de base. Il lui fallait tenter, une dernière fois. Essayer d’aller au sommet avant la fin du mois !
Demain dimanche, les conditions météorologiques sur le K2 devraient être relativement correctes mais elles devraient se dégrader dès lundi. La fenêtre est courte pour arriver au sommet d’une voie longue et périlleuse. Qui n’a été reconnue cette année que jusqu’à 7.400m. Le sommet du K2 est situé à 8.611 mètres. Il lui resterait donc 1.200 mètres à découvrir. Seul.
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Illustration : glacier du Baltoro et K2 © Guilhem Vellut