Alex Txikon est au Camp 2 sur la voie népalaise d’accès au toit du Monde. Avec Ali Sadpara et 5 porteurs népalais, ils avaient quitté le camp de base (5.300m) au petit matin. A la mi-journée, ils étaient de passage au camp 1 (environ 6.000m) après avoir franchi le difficile glacier du Khumbu (Icefall). Puis en milieu d’après-midi, ils sont arrivés au Camp 2, à quelques 6.500 mètres dans la « Vallée du Silence ». Baptisée ainsi car protégée du vent, son nom n’a plus beaucoup de sens en hiver où les conditions météorologiques sont très hostiles. Le vent avait d’ailleurs soufflé ce camp 2 dans les jours passés.
La suite de l’ascension
La fenêtre météo n’est pas parfaite mais Txikon l’a jugée suffisante. Son objectif est d’arriver au sommet samedi ou dimanche. Dans tous les cas, il ne faudra pas trainer. Au-dessus de 8.000 mètres, le vent pourrait forcir dès dimanche midi. Se retrouver en plein hiver à plus de 8.000 m d’altitude avec un vent supérieur à 70 km/h serait plus que périlleux. Au-delà des dangers directs du vent, son impact sur les températures ressenties est préoccupant. -60°C pourraient être ressentis au sommet de l’Everest dans la journée de dimanche.
Txikon et son équipe dispose de deux « abris » supplémentaires vers le sommet : les Camp 3 et 4. Le Camp 3 est installé sur la paroi du Lhotse aux alentours de 7.200m. Le dernier camp est traditionnellement établi à proximité du Col Sud, près des 8.000m.
Alors que le groupe arrivera à 8.000m, il restera près de 900 mètres de dénivelé.
Un exploit sans oxygène
Les sherpas et Ali Sadpara sont équipés d’oxygène mais Alex Txikon ne compte pas en utiliser. S’il arrive à vaincre le sommet. Il serait alors le premier alpiniste occidental à réussir cette prouesse : en hiver, sans oxygène. Le 22 décembre 1987, Ang Rita Sherpa avait réussi la même ascension. Le reste de l’expédition coréenne qu’il accompagnait avait utilisé de l’oxygène. La préparation de la voie ainsi que le début du push au sommet avaient eu lieu en automne. A ce titre, Txikon considère bien sa tentative comme une vraie première hivernale sans oxygène.
En février 2017, il avait fait une première tentative mais avait du faire demi-tour au niveau du Camp 2. Les vents étaient trop violents.
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