Grimper les 7 plus hauts sommets, un par continent. De l’Everest (Asie) au Denali (Amérique du Nord), en passant par le Vinson (Antarctique) ou l’Elbrouz (Europe). Ce challenge est loin d’être une promenade de santé mais attire toujours plus d’alpinistes du monde entier. Tout a commencé dans les années 50 : un Américain se lança dans cette course sans aller plus loin que 5 sommets sur 7. Il faut attendre jusqu’en 1985 pour que quelqu’un parvienne à réaliser ces sept ascensions. C’est Richard Bass, homme d’affaires et alpiniste américain, qui ouvre alors le bal de centaines de prétendants. Quelques discussions sur les sommets à gravir mettent vite en évidence deux clubs très fermés. Ceux qui ont gravi les 7 sommets de la liste de Richard Bass ; et ceux qui ont gravi ceux de Reinhold Messner. Ce dernier considère que le point culminant de l’Océanie ne se situe pas en Australie mais en Indonésie (sur la plaque continentale autralasiatique). Une nuance de taille puisque 2.650m d’altitude séparent les deux sommets de la discorde.
Alexander Abramov, le créateur
En Russie, Alexander Abramov crée en 2001, le « 7 summits club ». Son nom ne vous dit peut-être rien, pourtant cet alpiniste a une longue carrière derrière lui. Et il ne compte plus les « clients » qu’il a guidé jusqu’au sommet des plus hauts sommets de la planète. Il n’est pas non plus à court d’idées, c’est lui qui lança le projet de gravir le Mont Elbrouz en 4×4. C’était en 1996, et après plusieurs tentatives, le Land Rover se gara au sommet après plus de 40 jours de montée. A plusieurs reprises pendant la montée, l’équipe fut forcée à redescendre pour trouver des pièces de réparation. On est loin de l’éthique de l’ascension avec le plus faible impact possible sur le milieu… mais c’était il y a plus de vingt ans.
Avec son équipe de guides, il organise des expéditions sur tous les sommets de la liste, et même un peu plus. Car le business est sans limite, après les 7 sommets, pourquoi ne pas tenter les 7 volcans ? Voire même les 7 deuxièmes sommets (i.e. les deuxièmes sommets les plus hauts de chaque continent, le K2 à la place de l’Everest pour l’Asie par exemple).
Rejoindre le club
Mais vous n’êtes pas obligés d’avoir recours aux services d’Abramov pour intégrer le club. Si vous avez déjà gravi un de ces 7 sommets et que vous souhaitez continuer, vous avez votre place dans le club. Vous pouvez vous inscrire en ligne ! Et plus vous gravissez de sommets, plus vous marquez des points et montez dans le classement. Parmi les 832 membres du club d’Abramov, on trouve 9 français, et près de 20% de femmes. Cette liste n’est pas exhaustive, certains alpinistes qui ont gravi ces sommets ne font pas partie du club, mais elle est intéressante…
On trouve dans la liste des parcours étonnants. A l’image de Vanessa O’Brien, une américaine de 53 ans. Quelques années en arrière, elle avait une carrière prometteuse dans l’univers de la finance. Après avoir travaillé pour plusieurs grosses banques américaines, elle a changé de vie et a gravi les 7 sommets en une dizaine de mois. Sans compter qu’elle est allée à ski jusqu’aux pôles Nord et Sud. La finance est désormais loin, elle continue de grimper et donne des conférences à travers le monde.
On y trouve également Jean Luc Brémond, l’alpiniste-apiculteur des Hautes-Alpes. Fin 2014, il bouclait sa liste des 7 sommets, devenant ainsi le 14ème français à réaliser cet exploit ! Le premier français, Jean-Pierre Frachon, auvergnat discret, bouclait la liste en 1991 ! Mais lui ne fait pas partie du club !
Au total, mi-2016, on estimait à 416 le nombre d’alpinistes ayant bouclé ce challenge, dont seulement 8 sans apport complémentaire d’oxygène. Le premier des 8 étant le célèbre Reinhold Messner.