Ce qui intéresse Simone Moro dans ce nouveau projet n’est pas la haute altitude. C’est le froid. Ici en Sibérie, la station météo la plus proche a déjà enregistré la température ahurissante de -71,3°C. Et elle n’était qu’au pied de la montagne. Plus haut, personne ne sait. Nul doute qu’il risque d’y faire encore plus froid. A 50 ans, l’alpiniste italien s’est entouré d’une petite équipe pour rejoindre cette région. Objectif : le sommet du Pik Pobeda, à seulement 3.003m. Malgré cette altitude relativement modeste, personne n’a encore réussi à le gravir en hiver, à cause des très difficiles conditions climatiques.
Loin, très loin…
Le Pik Pobeda est situé en République de Sakha (Yakoutie), aux confins de la Sibérie. Ce sommet, point culminant du Massif de Chersky, est situé à près de 5.500km de Moscou. La capitale de la région, Iakoutsk est à 900km de là. Pas de route pour y arriver, quelques pistes, quelques voies navigables gelées et la voie des airs, quasi-indispensable pour approcher de ces montagnes. Sa première ascension estivale date de 1966.
Une équipe resserrée
Pour Moro, ce sera : « l’ascension la plus froide de l’histoire des montagnes les plus froides ! ». A ses côtés, sa compatriote Tamara Lunger, l’alpiniste russe Oleg Sayfulin, fin connaisseur de la région, Matteo Zanga (cameraman) et Filippo Valoti-Alebardi, un journaliste italo-russe. Sayfulin a déjà tenté cette hivernale en 2016, mais en vain. L’équipe devrait quitter l’Europe le 22 janvier prochain, chaudement équipée.
NB: Attention aux confusions, il existe d’autres Pik Pobeda dans l’ex-URSS et notamment un culminant à 7.439m. Rien à voir.
Illustration : Pic Pobeda © Van GuYn3mEr