Au printemps dernier, Killian Jornet a réalisé deux ascensions successives du Mont Everest, en très peu de temps, et sans apport d’oxygène supplémentaire. La question à la base de son projet : est-il possible de grimper à plus de 8.000m en une dizaine de jours, sans oxygène ? C’est à dire, peut-on se passer des semaines d’acclimatation généralement passées sur la montagne « à ne pas faire grand chose » ?
A la même période, avec sa compagne Emelie Forsberg, ils se sont attaqués au Cho Oyu, un « petit » 8.000 ! Ils nous permettent de les suivre dans leur aventure.
Avec le témoignage de l’équipe qui les entoure, il est question de la préparation en hypoxie. Ils ont réalisé un entrainement sportif et passé leurs nuits, dans des conditions d’oxygène qui simulent une montée en altitude. En fin de préparation, les conditions reproduisaient une nuit à 5.800m. En parallèle, les deux sportifs s’entraînaient en altitude dans les Alpes. Le suivi précis de la santé des 2 sportifs ouvre la voie à de nouvelles recherches sur l’acclimatation simulée. L’impact de l’altitude sur l’immunité serait sensiblement différent avec une acclimatation sur le terrain. Le médecin précise cependant que « ce serait une sérieuse erreur de penser que n’importe qui peut faire ce que réussit Killian ».
Mais pour les sportifs de Haut Niveau, cette acclimatation à distance ouvre de nouveaux horizons. La possibilité de réduire le temps passé sur certaines expéditions, les rendant ainsi compatibles avec des saisons de ski alpinisme et d’ultra-trail, par exemple. Emelie d’ajouter : « voir que l’on peut faire 7.000m en quelques jours, ça rend l’Himalaya beaucoup plus attrayant ! »
La vidéo
Illustration : Cho Oyu (c) Mark Horrell