Après plusieurs mois à travailler sur le projet et de longues tractations, Martin Fourcade a annoncé renoncer au poste de Président du Comité d’Organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de 2030.
Adoubé par le Président de la République en personne et par le CIO, le grand champion de biathlon Martin Fourcade a laissé tomber. Refusant finalement d’être le « Estanguet des Alpes », Fourcade a expliqué ne « pas réussir à pleinement faire valoir » sa vision. Les « désaccords restent trop nombreux pour pouvoir envisager sereinement cette mission. ». Dans son mail adressé aux différents parties prenantes, il ajoute : « mon ambition pour ces Jeux est claire : ils doivent être en phase avec leur époque, pleinement conscients des enjeux écologiques et ancrés dans la réalité économique de notre pays ». Et d’enfoncer le clou « Je ne peux me résoudre à sacrifier mes convictions ».
La localisation du siège de l’organisation à Lyon, loin des sites, a fini de raidir la position du champion olympique. Mais les causes de ce retrait sont plus profondes. Et les marges de manœuvres possiblement restreintes d’un comité d’organisation dans un projet si politique ont pesé dans la balance. Les réticences de Laurent Wauquiez et Renaud Muselier, sur fond de divergences d’opinions, sont là depuis le départ. Et les tractations ont ainsi duré plusieurs mois, sans succès.
Dans l’Equipe, des sportifs s’émeuvent de ce choix. « Je suis catastrophée qu’on arrive à faire fuir quelqu’un comme Martin Fourcade » lance l’ancienne patineuse Nathalie Péchalat. Les politiques, eux, se dépêchent de crier haut et fort qu’ils n’y sont pour rien. Notamment Renaud Muselier, Président de la Région Sud. Il affirme l’incapacité de Fourcade de « travailler en collectif ». Et souligne que cette nouvelle est « un bol d’oxygène » pour les Jeux. Une déclaration publique qui donne à coup sûr envie de travailler avec lui.
Marcel Fourcade, proche de son fils Martin donne son point de vue à France Info : « ce sont eux qui l’ont poussé vers la sortie. Martin était arrivé avec des volontés environnementales pour des Jeux qui poseront forcément des soucis écologiques pour la montagne. ». Car depuis le début du projet, ces Jeux supposément sobres et écologiques ont bien du mal à cocher concrètement ces deux cases. Elles pourraient rester deux coquilles bien vides à l’approche de l’événement.
Marie Martinod ou Vincent Jay, un temps sur la liste des potentiels Présidents du COJOP semblent ne plus être totalement d’actualité. A en croire plusieurs journaux, d’autres champions auraient été approchés depuis l’annonce de Martin Fourcade, à l’image d’Edgar Grospiron.
Illustration © Sandro Halank, Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons