Manifestations d’opposants, départements retardataires, stations évincées, les Jeux Olympiques de 2030 ne font pas que des heureux. Si les instances sportives et les Présidents des régions concernées savourent encore leur victoire, le dossier coince auprès de pas mal de monde…
Albertville, Annecy, Briançon, Gap,… Ces derniers jours, des réunions d’informations, des manifestations et autres happenings d’opposants aux Jeux Olympiques de 2030 ont eu lieu dans les Alpes. Les manifestants n’étaient pas si nombreux mais c’est peut-être l’arbre qui cache la forêt. Un sondage en ligne lancé par Le Figaro avait réuni plus de 90.000 voix en 4 jours. Près de 61% des votants se disaient alors opposés à l’accueil des Jeux Olympiques d’Hiver de 2030 dans les Alpes françaises. Si un tel sondage n’a qu’une valeur relative, les opposants soulignent que ceux brandis par les organisateurs sont tout aussi discutables.
Un soutien fragile de l’opinion ?
Renaud Muselier, Président de la Région Sud, affirme ainsi que 72% des habitants de sa région soutiennent le projet. En se basant sur un sondage auprès de 806 personnes auxquelles l’Ifop a posé la question « seriez-vous favorable ou pas favorable à l´organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d´hiver de 2030 respectueux de l´environnement de nos Alpes françaises, et compatibles avec les impératifs climatiques ? ». Une question que l’on pourrait considérer, à bien des égards, comme orientée. Mais les opposants ne sont pas les seuls à donner de la voix au sujet des Jeux d’Hiver.
L’Isère veut en être !
Des élus isérois voient ainsi d’un mauvais œil les Jeux leur échapper. Exclu jusqu’alors des réflexions, le département de l’Isère est pourtant une partie non négligeable des Alpes françaises. Le Président du Conseil Départemental Jean-Pierre Barbier promet donc que « l’Isère va se positionner ». Capitale iséroise, surnommée « capitale des Alpes », Grenoble a d’ailleurs déjà accueilli des Jeux Olympiques (1968 – voir illustration de l’article) et pourrait peut-être fournir des infrastructures pour 2030. Alain Carignon, élu d’opposition à la mairie de Grenoble, souligne ainsi la présence d’un anneau de patinage de vitesse qui « ne demande qu’à être rénové ». Dans le dossier olympique, ce fameux anneau de patinage est un casse-tête, la discipline étant peu développée en France et les infrastructures inexistantes.
Des stations évincées du dossier de candidature
Du côté de Val d’Isère ou Isola 2000, on marque aussi son mécontentement. Les deux stations initialement citées dans le dossier français ont disparu sans que l’on ne sache vraiment comment ni pourquoi. Ces sites ne feraient plus partie de la version « retenue » par le CIO. Jean-Claude Killy s’est ainsi dit « attristé et scandalisé » par une « décision péremptoire ». Il semble que la volonté de l’instance internationale soit de réduire le nombre de sites pour des raisons écologiques. A Isola 2000, on espère que les mois de négociations à venir pourront inverser la vapeur.
Illustration – images des Jeux de Grenoble (1968) © Ji-Elle | CC BY-SA 3.0