Dans ce nouvel épisode du podcast Bonheur et Dragon, on va enfin comprendre qui sont ces gens habillés en orange que l’on croise partout !
Attention. Ce podcast est issu d’une série que nous vous encourageons à découvrir dans l’ordre. Accédez aux épisodes précédents : Episode 1 | Episode 2 | Episode 3 | Episode 4.
Ces « Dessup » orange fluo
Difficile de les rater. A la sortie de l’aéroport, ils étaient sur le bord de la route. Depuis, on en croise régulièrement. Avec leur uniforme orange fluo, on les appelle les « Dé-Soup », comprendre « les gardiens de la paix ». Ce corps de volontaire regroupe principalement des jeunes. Après une rapide formation militaire, ils interviennent sur des missions diverses, toujours au service de la communauté. Ils peuvent nettoyer les abords d’une route, encadrer une foule ou même participer à des projets de développement.
Si ces volontaires orange ne sont pas nouveaux, leur nombre a explosé pendant la pandémie de covid. On en compte quelques 40.000 aujourd’hui. Et pour les remercier de leur engagement au service du pays, le Roi ne les oublie pas. Il a souhaité les remercier avec… des compétences ! Une Dessup explique : « Les Dessup ont des opportunités de formation, gratuitement. Si tu veux être formé dans le secteur privé, ça va te coûter de l’argent. C’est là que le Roi entre en jeu. Il s’adresse aux jeunes, vous savez, ne vous inquiétez pas, formez-vous dans n’importe quel domaine qui vous intéresse ! ».
Les Dessup ont ainsi accès à des programmes de formations sur de nombreux sujets, des cours de langues aux certifications en électricité en passant par le permis de conduire, de la cuisine, ou de la programmation informatique. Ecoutez le roi sur le rôle de ces équipes : « pour pouvoir faire une grande différence, nous pourrons compter sur les jeunes. Quand la pandémie a affecté notre royaume, les jeunes se sont portés volontaires, ils ont demandé la possibilité de servir leur pays. Ils ont dit qu’où qu’ils soient envoyés, ils serviraient sans crainte et avec le plus grand dévouement. Cela a boosté ma confiance. La chose la plus importante pour le pays est de veiller à ce que les activités de développement se déroulent sans entrave ». Ces volontaires, comme tous les habitants du pays, sont ultra-connectés. C’est sur une appli qu’ils se portent volontaires pour leurs missions.
Des Bhoutanais hyper-connectés
Ils se servent d’une appli pour postuler sur des missions ou s’inscrire à des formations. Les hommes politiques sont sur Facebook où ils se font questionner par leurs administrés, les plus jeunes dansent sur Tiktok, les familles restées à la campagne gardent le contact avec WeChat, le Whatsapp chinois, même le roi et la reine ont leur Instagram. Cette dernière a même 270 000 abonnés, une reine influenceuse sur Insta.
Dans un pays qui semble parfois figé dans le passé, qu’un vendeur de légumes assis sur le bord d’un sentier sorte un smartphone de sa poche ne surprend personne. Le pays compte désormais autant de téléphones mobiles que d’habitants. Et si certaines générations ont du mal à décrocher de Netflix et des applications de jeu, l’omniprésence du mobile et le bon niveau d’infrastructure 4G rend de nombreux services à la population. « J’ai une copine il y a 10 ans elle a failli perdre la vie après son xième enfant dans la campagne. Il y a 15 ans, elle aurait perdu l’enfant et elle serait morte. Là elle a téléphoné au Health Officer qui est arrivé sur la mobylette qui a ensuite appelé une ambulance, il a fait ce qu’il fallait. Et elle a été sauvé et le bébé aussi ».
@beasty_titania @babyladreejits 🫶🏻 #bhutanesemuser #fyp ♬ DOEN DAYRA – Thekennith
Un pays non-fumeur ?
Et il est plus facile de s’occuper les mains avec un téléphone qu’avec… un paquet de cigarettes. Si la législation a été récemment assouplie pour limiter la contrebande qui transportait des cigarettes mais aussi le coronavirus, il reste interdit de fumer en public. Jusqu’à 2021, on ne pouvait même pas acheter de cigarettes. Désormais, c’est possible mais les quantités restent limitées. Restriction de libertés d’un régime aux penchants autoritaires ou méthode un peu extrême pour gérer un problème de santé publique, chacun y verra ce qu’il souhaite. En attendant seuls les touristes ont normalement le droit de fumer dans la rue.
CREDITS. Image d’illustration © De Suung Guardians of Peace | Interviews, enregistrements au Bhoutan © Altitude. | Bruitages additionnels et musiques d’illustration © Pixabay. | Headphone © Flat Icon / Freepik | Traductions et doublages assurés par Clémence Bout et Albin Digue du Master Rédacteur Traducteur de l’Université de Bretagne Occidentale. | Ecriture et voix-off : Arnaud Palancade. Sources complémentaires : Interview de : Françoise Pommaret, chercheuse au CNRS, 2022. | Wangyel Tandin, 2022. | Denkars Getaway, 2022 | Extrait radiophonique de Drona – Chogo, diffusé en 2022. | Discours de Jigme Khesar Namgyel Wangchuck sur le Desuung Skilling program, Adresse royale à la nation, 12 sept 2020. | Article sur le De-Suung Skiiling programme dans le journal bhoutanais Kuensel | Statistiques marché des télécommunications au Bhoutan, Bhutan Infocomm & Media Authority. | Chiffres sur le commerce de tabac au Bhutan, article du Kuensel | Bhutan going up in smoke (le Bhutan part en fumée), article The Bhutanese.