Les récentes controverses sur l’interdiction des vols en hélicoptère dans le Parc népalais de Sagarmatha ont remis le sujet sur la table. Les hélicos auraient, au-delà de la pollution de leurs moteurs, un impact négatif sur la faune.
C’est une des raisons qui avait poussé les autorités de la région de l’Everest à interdire les vols à compter du 1er janvier. Une interdiction désormais très assouplie, intérêts et pressions obligent. Alors, quel impact ont les hélicoptères sur la faune sauvage ? Il n’existe pas d’étude précise réalisée sur la fragile faune himalayenne. Mais les scientifiques se sont intéressés au sujet ailleurs dans le monde. Parfois sur des espèces très proches de celles de la vallée de l’Everest. Et les résultats sont édifiants.
- En 2018, une étude sur les effets des hélicoptères sur les bouquetins était publiée dans Mammalian Biology. Elle expliquait que ces ongulés sauvages voyaient leur comportement modifié pendant le survol et pendant toute la journée qui suivait. Il fallait attendre le jour suivant pour que leur activité revienne à la normale. Et l’auteur de rappeler que les « modifications comportementales chroniques peuvent à terme altérer le succès de reproduction et la dynamique des populations ».
- Sur la côte nord d’Alaska, les ours polaires survolés par des hélicoptères peuvent – dans certaines conditions – être effrayés au point d’abandonner leurs petits. Ils attendent même plusieurs jours avant de revenir là où ils les ont laissés pour tenter de les retrouver. Les animaux réagissaient même à des survols à plus de 500 mètres du sol.
- Dans une autre étude, ce sont des oies sauvages confrontés à des hélicoptères au Spitzberg. Elles réagissent comme lorsqu’elles sont confrontées à leur prédateur, le renard. Pire, l’acuité de leur audition est très développée. Notamment sur certaines fréquences correspondant à celle des bruits de moteurs de petits hélicoptères. Ainsi, elles réagissent bien avant que l’oreille humaine n’entende le moteur de l’appareil.
Si les ours polaires ne vivent pas dans la région de l’Everest, les espèces sauvages y sont nombreuses. On y trouve d’autres espèces d’ours. Mais aussi des oies sauvages dont les parcours migratoires traversent la région. Ainsi que de nombreux ongulés. Les espèces sauvages peuvent s’habituer à la présence humaine, mais les hélicoptères sont une autre histoire. La combinaison d’un bruit fort et soudain et de mouvements rapides semble causer les dommages les plus marqués sur la faune. En France, le survol des parcs nationaux et de certaines réserves naturelles par des hélicoptères est généralement interdit.
Illustration © CC0