Un incident récent impliquant un lieutenant de louveterie met un coup de projecteur sur ce rôle méconnu.
Samedi, un lieutenant de louveterie a abattu accidentellement un chien. Le prenant pour un loup. La Préfecture des Hautes-Alpes annonce avoir suspendu le louvetier de ses fonctions, et ouvert une enquête. Mais qui sont ces « lieutenants de louveterie » ? En quoi consiste leur mission ?
Les louvetiers, louviers, lieutenants de louveterie sont les descendants d’une institution séculaire officialisée au XVème siècle. Pendant des siècles, ces chasseurs ont participé à la chasse puis l’éradication du loup sur le territoire français. En fonction des époques, ils pouvaient recevoir des primes pour chaque loup tué. Les louvetiers étaient bien souvent dégagés de leurs obligations militaires et bénéficiaient d’un droit de gîte chez l’habitant. Au milieu du XXème siècle, les loups ont disparu de France et le « titre » de louvetier n’était alors plus qu’honorifique.
Louveterie : 1.700 lieutenants en France
Depuis les années 1970, une nouvelle loi établit le corps de lieutenants de louveterie et son cadre d’action. Ces volontaires, agissant sous l’autorité du Préfet, doivent veiller à la régulation de certaines espèces considérées comme nuisibles. Nommés notamment sur avis de la Fédération Départementale de Chasse, ils conservent leur statut pour 5 ans. Assermentés, ils sont près de 1.700 à l’échelle de la France, et peuvent relever les infractions à la police de la chasse. Ces dernières années, ils ont surtout agi pour limiter les dégâts des sangliers. Les louvetiers ont donc surtout organisé des battues administratives, en quête de sangliers. Ils sont bénévoles.
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Régulièrement, des associations dénoncent l’existence de cette institution, y voyant une mainmise du monde de la chasse sur la faune sauvage française. Certaines missions assignées aux chasseurs louvetiers semblent à leurs yeux du ressort de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Concernant le loup, cet organisme d’Etat dispose d’une équipe de 16 agents, organisés en Brigade Mobile d’Intervention Grands Prédateurs Terrestres. Ils interviennent sur les questions d’attaques de loups, et se voient généralement renforcés par les louvetiers. L’OFB présente ces derniers comme « des acteurs incontournables dans la mise en œuvre du dispositif dérogatoire de défense des troupeaux ».
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