Au Japon, des ours n’hibernent plus et les attaques sur les humains se multiplient !
Cette année, les autorités japonaises ont comptabilisé quelque 159 attaques d’ours sur des humains. Plus du double de l’année dernière. En cause, le réchauffement climatique qui a modifié les comportements du plantigrade. Ou plus précisément, qui a bouleversé ses sources de nourriture. Qu’il s’agisse des noix de hêtre dans certaines régions ou des saumons dans d’autres, les ours japonais peinent désormais à trouver de quoi se nourrir. Les noix sont moins nombreuses tout comme les saumons. Faute de cette accumulation de nourriture automnale, une part croissante des ours de l’archipel n’hibernent plus. Ils passent l’hiver éveillés en quête de nourriture. De quoi générer davantage d’interactions avec les humains, parfois fatales. Deux personnes sont décédées cette année suite à des attaques d’ours.
Des quotas de chasse réhaussés
Certains ours préfèrent la viande aux noix, ils « ont faim et sont agités en hiver à cause du manque de proies ». Un expert de l’Université de Yamagata explique que ces ours sont « connus sous le nom de matagi ». Les chasseurs du nord-est du Japon savent les repérer et n’hésitent généralement pas à les abattre. Les autorités vont d’ailleurs rehausser les quotas de chasse pour tenter d’enrayer les dangers des ours. Dans les villages les plus concernés, on achète des chiens capables d’effrayer les ours ou on installe des clochettes sur les cartables des enfants. Leur tintement étant supposé éloigner le plantigrade. Le Japon compterait près de 30.000 ours. A titre de comparaison, on compte moins d’une centaine d’ours dans la chaine pyrénéenne. Les accidents dramatiques sont extrêmement rares en Europe de l’Ouest où la population ursine est bien moins importante.
L’ours n’est pas le seul à ne plus hiberner
D’autres espèces animales voient leurs cycles d’hibernation affectés par des modifications de leurs environnements et de leurs sources de nourriture. Et la conclusion n’est pas toujours évidente. Une étude de 2020 a montré que les marmottes d’Amérique du Nord voyaient ainsi leurs chances de survie augmenter avec un été allongé. La même étude met cependant en garde sur les évolutions à venir, l’habitat s’asséchant et se réchauffant, les marmottes pourraient finalement souffrir de ce réchauffement. « Aucune population de marmottes ne se trouve dans des habitats constamment chauds et secs » expliquent les scientifiques.
Illustration – ours du Japon © Alpsdake, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons