par Au cœur du Parc Naturel Régional de Chartreuse, un sentier est détourné et des randonneurs n’ont plus le droit de cité. Les chasseurs, eux, sont tranquilles pour prélever des chamois !
Le Parc Naturel Régional de Chartreuse a officiellement annoncé le nouveau tracé du sentier GR9 : « le GR9 évolue ! ». Et d’expliquer que ce nouveau sentier est le fruit de longues réflexions. Sur la durée « des étapes » ou la volonté d’offrir « plus d’hébergements et de services ». Le fameux sentier ne traversera donc plus la Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse. Le nouveau balisage est en cours. Et le topoguide de la Fédération Française de Randonnée reflètera ce changement dans sa prochaine édition, au printemps 2024. Fin de l’histoire ? Pas si vite. Car au moment où le sentier quitte la Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse, d’autres sentiers, passages, voies d’escalade, se retrouvent interdits.
Une réserve naturelle et un marquis
Il est donc formellement interdit de rejoindre la Tour Percée. Cette arche naturelle, « découverte » en 2005, et qui attire les randonneurs pour son caractère assez unique. Mais si cette arche a tant tardé à être « découverte », et si cette zone est désormais interdite, c’est que le terrain n’est pas public. C’est l’immense propriété privée de Bruno de Quinsonas. Ou devrait-on dire le marquis Bruno Pourroy de Lauberivière de Quinsonas-Oudinot, descendant de la noblesse régionale. Arguant de la sur-fréquentation et des incivilités des randonneurs et des grimpeurs, le propriétaire ferme l’accès à son domaine. Et compte même embaucher des gardes pour faire respecter son droit. Et ce grâce à une loi récente qui permettrait plus facilement d’interdire l’accès à une propriété privée sans avoir à la clôturer.
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Tous les pratiquants ne sont pas à la même enseigne
On devrait être peiné de ne plus pouvoir marcher jusqu’à l’incroyable Tour Percée ou fâché de devoir renoncer aux voies d’escalade de l’Aulp du Seuil. Mais comme c’est pour préserver la nature et la riche biodiversité de la réserve, on pourrait être tenté de comprendre… Sauf que les randonneurs sont interdits, mais ils laissent leur place à une autre catégorie de pratiquants. Car l’association de chasse locale a bien le droit de fréquenter les lieux, elle. Et tout le business qui va avec.
Au-delà de chasseurs locaux, la réserve accueillerait nombre de voyageurs en quête de trophée. Pour quelques milliers d’Euros, il est donc possible d’entrer dans la réserve et d’y prélever un chamois. Pour une randonnée en forêt, vous repasserez. Quand on veut en savoir plus sur ces Hauts de Chartreuse, le sous-titre du site du PNR de Chartreuse parait bien ironique : « les Hauts de Chartreuse, un espace à partager ».
Et mieux vaut ne pas tenter sa chance, plusieurs altercations ont été relatées par le passé, entre gestionnaires des lieux et randonneurs. Des échanges musclés, voire des agressions, à une époque où la loi était encore bien plus floue s’agissant de la possibilité de pénétrer sur ce terrain privé. Alors aujourd’hui…
Une pétition en ligne depuis début septembre
Si vous ne soutenez pas la démarche du marquis et pensez que les randonneurs doivent pouvoir pénétrer dans cette réserve naturelle, aujourd’hui privilège des chasseurs, une pétition est en ligne sur change.org !
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