L’événement est extrêmement rare mais le 6 avril dernier, un trailer de 26 ans trouvait la mort victime d’un ours. Le drame s’est déroulé dans les Alpes du Trentin, en Italie, dans ce massif qui compte une centaine de plantigrades. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de cette attaque.
Une attaque d’ours mortelle très exceptionnelle
L’association Pays de l’Ours – Adet souligne dans un communiqué le caractère exceptionnel de ce type d’événement. Elle explique également que ces attaques ne sont « pas automatiquement liées au nombre d’ours ou à la densité humaine, mais dépendant de nombreux paramètres, dont l’individu mis en cause, les circonstances de la rencontre rapprochée, le comportement humain ». L’association souligne également que ces événements sont souvent très médiatisés mais que d’autres rencontres entre hommes et grands mammifères sont tout aussi dangereuses si ce n’est plus. Et de citer un homme « tué par un cerf en France, l’hiver dernier ». La prévention est enfin citée comme mesure emblématique. De manière à adapter les comportements humains pour limiter les rencontres et favoriser une issue heureuse quand la rencontre avec l’animal se produit malgré tout.
« Trop d’ours » en Italie !
Dans le même temps, l’émotion est grande en Italie où plusieurs voix s’élèvent pour porter un autre point de vue. A l’image de Reinhold Messner, le très médiatique himalayiste, qui explique que « les loups et les ours sont trop nombreux, les militants des droits des animaux doivent le comprendre ». Et d’accuser « Bruxelles et Rome » d’être responsables de cette attaque. Il va ainsi dans le même sens que Maurizio Fugatti, président de la province du Trentin. Ce dernier veut réduire le nombre d’ours dans sa région. Il a d’ores et déjà annoncé l’abattage à venir de quatre spécimens « jugés problématiques ».
Abattre une cinquantaine d’ours ?
Une décision qui reste illégale dans la mesure où l’animal est aujourd’hui protégé à l’échelle nationale et européenne. Une nécessaire validation de l’autorité gouvernementale qui gère ces sujets est donc attendue. Au-delà des 4 ours dans le collimateur de Fugatti, c’est une cinquantaine d’individus qui seraient à chasser selon ce dirigeant de centre-droit soutenu par l’extrême-droite. Depuis plusieurs années, l’élu gère ce dossier des grands prédateurs et se heurte à la radicalité des différents camps. D’un côté de nombreux maires et leurs électeurs qui demandent une meilleure maitrise de ces animaux, à plus forte raison dans le sillage de la vive émotion provoquée par cette attaque mortelle. De l’autre, les « militants des droits des animaux » qui se font particulièrement menaçants dans cette région d’Italie. Au point qu’en mai 2021, les autorités ont décidé d’attribuer une escorte policière au politicien.
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