Ces derniers jours, les médias internationaux ont évoqué la crise sans précédent qui se déroule actuellement au Haut-Karabagh. Mais qu’est donc cette région de montagne du Caucase ?
Le Haut-Karabagh est un territoire à peine plus petit que l’Ile de France. Sa population, à majorité chrétienne, est tournée vers l’Arménie. Elle a déclaré unilatéralement son indépendance et lutte désormais contre l’Azerbaïdjan dans lequel elle est enclavée. Si cette volonté de souveraineté a débuté de façon pacifique, elle a vite viré à l’affrontement. Entre 1988 et 1994, au moins 26.000 personnes auraient perdu la vie dans des affrontements. Tant du côté chrétien du Karabagh que du côté musulman d’Azerbaïdjan. Une trêve a été négociée sous la houlette de Moscou au milieu des années 1990. Mais les combats reprennent régulièrement, comme en ce mois de septembre 2020.
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Les montagnes du Petit Caucase
Avec une altitude moyenne de 1.100 mètres, le Haut-Karabagh se situe dans le Petit Caucase. Cette chaîne de montagne qui va de la Géorgie à l’Iran est moins haute que son cousin, le Grand Caucase, qui culmine au Mont Elbrouz (5.642m). Le sud des montagnes de Mourovdag est contrôlé par le Haut Karabagh, son sommet également. Il dépasse allègrement les 3.700 mètres. On trouve dans ces montagnes toute une faune et une flore très spécifique. Les gypaètes barbus, les lynx, les ours bruns ou les loups sont de rigueur. Plus unique, le léopard du Caucase vit dans la région. Sur le petit millier d’individus que compte encore cette espèce menacée dans le monde, moins de 10 résideraient dans le Haut-Karabagh. Les frênes et tilleuls du Caucase peuplent les forêts où les chênes sont souvent majoritaires.
Le tourisme décolle au Haut-Karabagh !
Depuis plusieurs années, le tourisme s’est développé dans la région. Notamment grâce à la diaspora arménienne qui vient en nombre visiter les monastères très anciens présents dans le secteur. On peut accéder au pays via l’Arménie par plusieurs axes routiers. Le plus fréquenté étant le « Corridor de Lachin », un col permettant de passer directement d’Arménie et Haut-Karabagh. Mais il n’est pas possible de venir en avion. L’aéroport de la capitale Stepanakert n’accueille pas de vols, l’Azerbaïdjan menaçant de les abattre. En 2005, seuls 5.000 touristes étrangers venaient dans le Haut-Karabagh. Un nombre multiplié par 3 en l’espace de 10 ans.
N.B. Le pays n’est pas montagneux à proximité de frontière Est avec l’Azerbaïdjan. Les Nations Unies ne reconnaissent pas l’indépendance du Haut-Karabagh.
Illustrations © Bourrichon CC-BY-SA3.0 / Valen1988 CC-BY-SA4.0