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Arapahoe Basin agrandit son domaine de 35%, explications

A l’heure où Donald Trump réduit la surface de plusieurs parcs nationaux américains, on pourrait penser que les projets d’extensions de stations de skis américaines sont dans la même veine. Pourtant, à y regarder de plus près, les acteurs de la montagne ont décidé d’agir de manière responsable. Enquête.

Quand la petite station d’Arapahoe Basin décide d’agrandir de 35% son domaine skiable, c’est un projet qui dure près de… 7 ans ! Entre les premiers plans dessinés en 2012 et la fin du projet pendant l’hiver 2018-2019, il s’en sera passé des choses. Louis Skowyra, l’un des managers de la station, nous explique comment un domaine skiable peut être transformé de la sorte.

Le feu vert des autorités

En février 2016, le Forest Service (département du ministère américain de l’agriculture en charge de la protection des forêts) publie une étude d’impact environnemental. Les eaux, les sols, la faune, la flore : rien n’est laissé au hasard, les plans sont amendés, revus… Après une période de consultation de la population, l’agence donne finalement son feu vert au plan d’extension. C’était en novembre 2016. Cette agence gouvernementale a droit de vie ou de mort sur ce type de projet, tant sur la finalité que sur son mode de réalisation. Certaines zones sont totalement protégées et ne pourront jamais voir de projets de ce type se réaliser. La grande station voisine, Vail, n’a pas la chance d‘Arapahoe Basin. Elle est située en bordure d’une zone protégée et une partie de ses projets d’extension ne verra donc jamais le jour.

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Rotation d’hélicoptères pour descendre les troncs – (c) Arapahoe Basin

Place aux bûcherons

L’été dernier, les travaux ont pu réellement commencer. Pendant 2 mois, une équipe de bûcherons spécialisés a réalisé les coupes nécessaires sur le terrain. « Deux mois pour la surface  couvrir, c’est très lent pour des professionnels, ça a pris du temps parce que la zone est très accidentée ». L’impact sur le milieu aurait été trop négatif si une route avait été construite pour tracter les arbres en dehors de la pente. Alors c’est par les airs que la station a fait le travail. Pendant près de 5 semaines, un hélicoptère a travaillé quotidiennement à l’extraction des troncs.

« On veut faire les choses bien. Ça nous coûte plus cher mais c’est comme çà. On n’a pas construit une route pour accéder aux arbres, ça nous aurait économisé les fortunes dépensées pour l’hélicoptère…mais on est ok avec çà, le management de la station est OK. » précise Louis. Toutes les stations de la région ne prennent pas les mêmes précautions : « certaines stations abîment vraiment la montagne. Nous on en prend soin, on est d’ici, on vit ici vous savez… ».

« Ici les terres sont la propriété du Forest Service, donc quand on coupe des arbres, on doit les acheter à l’Etat Fédéral. Ensuite, les bûcherons nous les rachètent et ils les vendent ensuite à la Centrale Electrique ». Les essences d’arbres de la région n’ayant pas une grande valeur marchande, ils ont terminé leur course dans une centrale Biomasse à quelques kilomètres de là.

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Equipe au pied de la montagne – (c) Arapahoe Basin

Nettoyage d’automne

On a ensuite passé « plusieurs semaines en fin d’été à regroupé les branches, les feuilles, tout ce qui traînait ». Au total, 300 piles de déchets végétaux ont ainsi été brûlées directement sur place. Mais ce travail de nettoyage ne s’est pas arrêté là. Les « grosses pierres ont été dynamitées » et certaines futures pistes ont vu leurs courbes améliorés avec quelques coups de pelleteuse. Les petits chemins nécessaires à ces ajustements ont ensuite été rayés de la carte. « Une équipe a eut la charge de replanter de la végétation ».  Tout eu long du process, les équipes du « Forest Service suivaient de près tout ce qu’on faisait ».

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Déchets végétaux en train de brûler – (c) Arapahoe Basin

Cet hiver, la zone sera accessible en marchant un peu depuis le reste du domaine. Mais l’été prochain, un télésiège sera installé dans pour finaliser le projet. Cette zone, plus sauvage que le reste du domaine, est à la frontière entre le ski hors-piste tel qu’on le connaît en Europe et le ski sur pistes. En effet, les équipes de Louis seront présentes tout l’hiver pour s’assurer que les risques d’avalanche sont au plus bas. Comme on le ferait sur un domaine skiable. Pour autant, seuls 5 à 10% de la zone seront damés.

Aller à Arapahoe Basin ?

Arapahoe Basin est située à une centaine de kilomètres de Denver, dans le Colorado. Elle est voisine de Keystone et est surplombée par le Grizzly Peak et la Lenawee Mountain (respectivement 4.093m et 4.025m d’altitude). La station a été construite dans l’immédiat après-guerre. Aujourd’hui, son domaine skiable compte un centaine de kilomètres de pistes toutes situées à plus de 3.000m d’altitude.

EN SAVOIR PLUSSite Officiel

Illustrations © Arapahoe Basin

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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