Une étude de 2022 largement reprise et simplifiée par les médias nous laisserait penser que le ski pollue énormément. Si le manque de neige d’aujourd’hui et de demain est largement dû aux impacts des activités humaines, considérer que les activités touristiques de montagne sont responsables est un sacré raccourci. Alors, quelle est l’empreinte carbone du ski ? Décryptage express.
Ces dernières semaines, de nombreux articles ont fleuri çà et là expliquant le terrible bilan carbone du ski. 20 minutes parlait même d’une journée de ski dégageant autant de CO2 qu’un Paris-Bordeaux en avion. Le journaliste citant comme preuve accablante une étude réalisée quelques mois plus tôt à la demande de plusieurs stations et surtout citant un inconnu affirmant se détourner du ski pour des raisons environnementales. Une telle simplification demande de s’attarder quelques minutes sur les chiffres et sur cette étude en particulier.
Le transport, point noir du tourisme (de montagne)
Car cette étude explique très clairement que la pratique du ski n’a pas un impact carbone majeur mais que c’est principalement le transport vers les montagnes qui pose problème. Qu’il vienne en voiture ou parfois en avion, le skieur émet quantité de CO2 sur son trajet. Qu’il pratique le ski ou qu’il reste sans bouger dans son chalet, le résultat n’est pas très différent. L’étude dresse surtout un bilan carbone complet, qui intègre l’alimentation, l’équipement ou encore le logement. Le résultat mis en avant, 48,9kg de CO2 en moyenne par personne, est donc à prendre avec prudence. Car dans ce chiffre, seuls 1,4kg sont à imputer au domaine skiable, ses équipements et infrastructures. 3% du bilan carbone, quand le transport atteint 52%.
D’une part, il faut avoir en tête que le skieur qui reste chez lui a aussi une empreinte carbone qui est loin d’être neutre. On ne compare donc pas 48,9 à 0. D’autre part, le résultat étant très impacté par le transport, n’importe quelle personne qui se déplace pour ses vacances ou ses loisirs fait grimper son empreinte carbone. Qu’il aille au bord de la mer en été ou au pied des pistes en hiver.
Alors oui, l’impact environnemental d’une personne qui part en vacances, s’éloignant de plusieurs centaines de kilomètres de son domicile, est plus importante que celle d’une personne qui reste chez elle. Ski ou pas ski. Ski bashing, quand tu nous tiens…