A Courchevel, un plan de re-végétalisation de la nouvelle piste de compétition, l’Eclipse, démarre. Il mêle techniques innovantes et expérimentations.
Cet hiver, on pouvait découvrir la toute nouvelle piste de compétition de Courchevel. Aménagée pour les Championnats du Monde de ski alpin de 2023, cette piste descend sur quelques 3,3km en partie à travers la forêt, pour atteindre le village du Praz. Pour faire naître ce nouveau parcours, une piste préexistante a servi de base. Puis les engins de chantier sont entrés en action. Des arbres ont été coupés, la végétation malmenée. Skieurs et organisateurs de compétitions se réjouissent du résultat. Mais nombreux sont les locaux ou observateurs à pointer du doigt l’impact environnemental d’un tel chantier.
Re-végétalisation de la piste l’Eclipse
La Société des 3 Vallées, en charge des travaux, veut apporter une réponse innovante à ces critiques. Elle s’est donc engagée dans une phase de re-végétalisation de la piste L’Eclipse. Une approche qui répond à deux des éco-engagements des domaines skiables français : « Les domaines skiables s’engagent à « 100% de végétalisation » après terrassement dans les zones herbeuses ou d’alpages ». Et « à l’utilisation de semences endémiques sur ces travaux de re-végétalisation ».
Quelques 19 hectares sont concernés, ils devraient être ensemencés grâce à la technique de l’hydroseeding. Une machine qui projette un mélange d’eau, de graines, de la fibre de bois et une sorte de colle végétale. Cette technique permet une meilleure tenue de la semence, y compris dans des terrains pentus. Elle permet aussi de végétaliser des zones difficiles d’accès. Evidemment, il n’est pas question de planter n’importe quoi. Les graines utilisées sont validées pour la consommation des vaches et la production de Beaufort. Ou labellisées par le Conservatoire Botanique National Alpin. Une structure publique dédiée « à la connaissance et la préservation de la flore et des végétations des Alpes françaises et de leurs piémonts ».
Sur 1 hectare, une expérimentation bien spécifique devrait démarrer pendant l’été. L’idée est de « collecter des graines endémiques sur des parcelles de la commune de Courchevel et de les semer sur la parcelle test ». Des graines 100% locales donc. Sur les cinq ans qui suivront ces ensemencements, des scientifiques chercheront à découvrir quelle méthode semble la plus efficace.
Illustration – la piste en question l’hiver dernier © Courchevel Tourisme