Le deuxième tour des élections municipales se tient dimanche dans des milliers de communes de France. En montagne aussi où bon nombre de fauteuils de maire n’ont pas été pourvus au premier tour. Il est une commune à regarder avec intérêt. Avec seulement 2.400 habitants, Courchevel est un poids lourds du tourisme de montagne. Avec une capacité d’investissement importante, et un budget très significatif qui se chiffre en dizaines de millions d’Euros, la commune pourrait être à l’avant-poste d’une transition vers un nouveau modèle de tourisme de montagne. Ou pas, les enjeux immenses de l’activité économique locale sont peut-être un frein majeur à tout changement. Regardons de plus près si les candidats semblent faire de ces dimensions des aspects importants de leur projet. Et si les programmes semblent refléter une volonté de changement.
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Développer l’été et des activités ludiques
Dernier point du programme de Jean-Marc Belleville (arrivé second au premier tour), le développement durable se résume à quelques exemples. Comme les économies d’énergie dans un projet d’un nouveau bâtiment public ou une « réflexion » sur le « zéro déchet, programme anti-gaspi, green label hôtels et restaurants ». Il évoque également un Plan de mobilité alliant transport par câble, navettes électriques et covoiturage « afin de répondre aux critères essentiels du développement durable ». Il voit néanmoins le futur du tourisme avec le développement de l’été et évoque le développement du golf, de l’altiport, du VTT et autres activités « à fort impact touristique et ludique ».
Réinventer la montagne avec des activités nouvelles
Autre candidate, Isabelle Monsenego, va plus loin. Elle souhaite « intégrer la démarche écologique à tous les niveaux ». Elle parle de « réinventer la montagne et son attractivité » à tenant compte de l’évolution du climat. Enfin, elle explique aussi que Courchevel doit « être un exemple de respect de l’environnement et notamment en termes de pureté de l’air ». Comment ? Notamment en développant le transport par câble, des navettes propres mais aussi des « activités vertes ». « la création d’activités nouvelles, non nécessairement liées à la neige » est pour elle une évidence.
Stimuler la fréquentation de l’été
L’équipe de Jean-Yves Pachod, arrivé en tête au premier tour, l’affirme : « le développement durable doit être transversal à tous les services, toutes les commissions et tous les projets ». Il s’agit d’une « une cohabitation raisonnée et respectueuse entre les habitants et la nature qui les entoure ». Concrètement, il est notamment question de transport. Avec le besoin de construire un « ascenseur valléen », une remontée mécanique, qui relie la vallée aux stations. Ce projet censé relier Bozel à Courchevel via Saint-Bon est inscrit au Schéma de Cohérence Territoriale mais est loin d’être réalisé ! Jean-Yves Pachod veut le faire avancer. Sil est question d’une « vision neuve et innovante » pour l’Office de Tourisme, les pistes évoquées vont vers « stimuler la fréquentation de l’été » ou encore « dynamiser le marché français ».
Pas de changement majeur envisagé à Courchevel mais l’affirmation partagée que la dimension environnementale est importante. Greenwashing ou véritable volonté, affaire à suivre. La volonté de certains de se tourner vers le marché français est en revanche une nouveauté. Longtemps délaissé, ce dernier a laissé sa place à une majorité de visiteurs étrangers. Un sacré problème de résilience quand les avions du monde entier sont cloués au sol. Derrière la dimension économique, il y a l’impact écologique. L’acheminement des touristes en station étant l’une des sources majeures de pollution du tourisme de montagne. La volonté de réduire le trafic routier en station est partagée par les 3 candidats.
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