Parcourez les quelques siècles d’une discipline discrète, l’alpinisme. De ses débuts à sa professionnalisation. Des premières alpines aux hivernales à 8.000 mètres, cet historique forcément incomplet est un point de départ vers des articles (), des extraits de livres (), des podcasts (), des films ()… Bref, du contenu pour aller plus loin ! C’est parti pour une découverte de l’Histoire de l’alpinisme !
1. 1786 – 1897 : Les premières alpines et le début des expéditions
Si l’on pourrait remonter bien plus loin pour trouver des écrits évoquant les joies et les peines de la grimpe en montagne ( 1336 : Pétrarque gravissant le Mont Ventoux), 1786 est une année clé. Elle marque le début d’une succession d’ascensions et l’apparition des premiers pionniers de l’alpinisme. Cette année là, c’est le Docteur Paccard et Jacques Balmat qui arrivent au sommet du Mont Blanc. Horace Benedict de Saussure, savant qui commanditait cette ascension, en fait même une description très précise. Le point culminant des Alpes est alors vaincu. Près de 80 ans plus tard, en 1865, le Britannique Edward Whymper parvient à vaincre le Cervin, autre autre sommet mythique, non sans une terrible tragédie à la descente.
C’est une période où les courses se multiplient, notamment dans le massif du Mont-Blanc. A l’image de la triste épopée des frères Young en 1866. Dix ans plus tard, en 1876, place à la première hivernale au Mont-Blanc avec une femme, Isabella Stratton, en première ligne. Mais cette fin de XIXème siècle est aussi le début des expéditions lointaines avec la disparition de Mummery dans la région du Nanga Parbat (1895) et la première à l’Aconcagua (1897).
2. Le début du XXème siècle : tentatives infructueuses !
Expédition majeure du début du siècle, le Duc des Abbruzes explore le Karakoram (1909). Sur le K2, il fait demi-tour mais son nom restera sur l’itinéraire le plus emprunté ! Les Anglais, eux, se focalisent sur l’Everest, comme en 1921 ! En 1924, George Mallory et son compagnon Andrew Irvine disparaissent sous le sommet. Le mystère de leur éventuelle réussite au sommet planera longtemps sur le toit du monde. En 1925, c’est dans les Alpes qu’Eleonore Hasenclever disparaît bêtement sous une avalanche à proximité du Weisshorn.
En 1934, les expéditions battent leur plein en Himalaya. Eric Shipton tente de percer le mystère de la Nanda Devi dans le nord de l’Inde. Les Français, eux-aussi, se lancent dans des aventures en Himalaya. En 1936, ils débutent avec une expédition sur l’Hidden Peak. La mousson les empêchera d’aller au sommet.
3. Victoires à 8.000 mètres !
Alors que d’autres nations avaient multiplié les expéditions, c’est la France qui ouvre le bal. Premier pays à planter son drapeau au sommet d’un 8.000. En 1950, Maurice Herzog et Louis Lachenal arrive ainsi à la cime de l’Annapurna ! Deux ans plus tard, les Français partent dans l’hémisphère Sud. Emmenés par Lionel Terray, il signent la première sur le Fitz Roy en 1952. Les Britanniques parviennent enfin au sommet de l’Everest en 1953 avec Edmund Hillary et Tenzing Norgay, cette première fait le tour du monde. Bien plus discrète, la même année, la réussite allemande au Nanga Parbat, signée Hermann Buhl. Un an plus tôt, les Suisses rataient de peu le sommet tant convoité.
L’année suivante, c’est le K2 qui est au centre de l’actualité. Il est gravi pour la première fois à l’été 1954 par une expédition italienne. Un des membres de l’expédition, Walter Bonatti, s’illustrera en 1955 lors d’une solitaire au Petit Dru (Massif du Mont Blanc).
4. Toujours plus haut, plus vite… toujours plus…
Il faut ensuite frapper plus fort, grimper seul ou en hiver, par des voies toujours plus difficiles. En 1961, trois Allemands vont mettre une semaine pour gravir la face nord de l’Eiger en hiver ! Dix ans plus tard, c’est dans les Grandes Jorasses qu’une tentative d’hivernale tournera mal. René Desmaison en sortira vivant, pas son compagnon de cordée. En février 1980, les hivernales continuent mais en Himalaya. Les Polonais sont les premiers au sommet de l’Everest ! En 1985, le Suisse Marco Pedrini grimpe le Cerro Torre en solitaire. Une paroi déjà très compliquée à gravir à plusieurs, en 1959 : Maestri et Egger s’en étaient déjà rendu compte !
1987, alors que l’hiver n’est pas terminé, Christophe Profit se lance dans une trilogie express. Les trois grandes faces nord des Alpes en moins de deux jours ! Opération médiatique à grand renfort d’hélicoptère ! Dans un style plus modeste, en 1989, le Polonais Jerzy Kukuzcka s’attaque à la face Sud du Lhotse, un 8.000 voisin de l’Everest. Une chute dans la dernière partie le précipitera dans le vide.
5. De terribles tragédies !
En 1995, une violente tempête sur le K2 arrache de la paroi 6 alpinistes. Parmi eux, Alison Hargreaves, 33 ans. En 1996, c’est à l’Everest que des expéditions commerciales sont en perdition. Huit alpinistes perdront la vie. En 1999, sur le Shishapangma, une avalanche emporte deux hommes dont Alex Lowe. En 2002, le snowboarder Marco Siffredi disparaît sans laisser de trace dans le très vertical couloir Hornbein à l’Everest. 2008, le Basque Iñako Ochoa se retrouve piégé sur l’Annapurna, la solidarité des alpinistes ne parviendra pas à le tirer d’affaire.
En 2012, une avalanche emporte 11 alpinistes au Manaslu. Parmi eux, une majorité de Français. Et en 2013, c’est lors de la première hivernale au Broadpeak que deux alpinistes ne rentreront pas au camp de base.
6. Et tout le reste !
On n’a pas parlé de Ricardo Cassin, d’Anderl Heckmair, de Pierre Mazeaud, de Robert Paragot, de Pierre Gaspard, de Chris Bonington, de Joe Simpson, de Doug Scott, de Pierre Béghin, de Jean-Christophe Lafaille, ou encore de Chantal Mauduit. Autant de sujets pour les mois à venir dans notre Rubrique Histoire de l’Alpinisme !
Nous n’avons pas non plus évoqué les époques plus proches car il est toujours compliqué de parler d’Histoire sans aucun recul. Pour autant, il y a fort à parier que Denis Urubko, Nirmal Purja et autres Simone Moro entreront à leur tour dans l’histoire de l’alpinisme.
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