par Dans l’Himalaya indien, au Ladakh, l’eau de surface n’est plus potable. Celle du sous-sol est elle aussi contaminée. Mais ce n’est sans doute pas le principal problème…
Leh ne comptait qu’une dizaine de puits en 1997, à une époque où la consommation des eaux de surface était encore possible. L’eau des torrents, issue des glaciers, était alors considérée comme potable pour boire ou cuisiner. Avec l’aggravation de la pollution de la région, il n’est désormais plus possible de consommer cette eau et les Ladakhis se sont tournés vers le sous-sol. En 2020, on comptait désormais quelque 2.650 puits dans la ville. Désormais 90% des habitants de Leh comptent sur ces eaux souterraines pour leur utilisation quotidienne.
Sauf que ces dernières années, des études menées par Dr Lobzang Chorol et citées par le Ladakh Bulletin, alertent sur la qualité de ces eaux. On y trouverait un haut niveau de bactéries ou encore des métaux lourds dont certains considérés comme cancérigènes. La cause principale de ces pollutions est liée à la gestion (ou l’absence de gestion) des eaux usées. Le niveau de contamination est à son maximum pendant les périodes de pics touristiques.
Et les solutions ne sont pas si évidentes à apporter. Car si les autorités veulent faire évoluer les systèmes de traitement de eaux et les habitudes des habitants, un autre problème se pose. Celui de la raréfaction de l’eau. Le changement climatique a un impact sur le recul des glaciers mais aussi des modifications dans les précipitations. Il y a moins d’eau qui percole dans le sous-sol. Moins que nécessaire pour satisfaire aux besoins croissants des habitants. Les chercheurs continuent de s’intéresser au phénomène mais l’avenir passera sans doute par des changements majeurs dans les modes d’agriculture, avec des plantations moins gourmandes en eau. Les glaciers artificiels pourraient aussi être une piste à explorer, expliquent les spécialistes.
Illustration – Leh, Ladakh © CC0
