La neige est arrivée cet hiver à Gulmarg dans le Cachemire indien. Mais ce ne pourrait être qu’un court répit pour cette station de l’Himalaya.
L’année dernière avait été catastrophique pour la station de Gulmarg. Dans le Cachemire indien, le recul de l’enneigement est une réalité tangible. Cette saison, jusqu’en décembre l’enneigement était réduit mais les flocons sont finalement arrivés. La tendance ne s’inverse pas pour autant. L’hiver s’est réduit de plusieurs semaines en quelques années seulement. La période la plus froide de l’année se cantonne désormais à décembre et janvier. Il y a encore quelques décennies, il neigeait à Gulmarg d’octobre à mars. Un moniteur de ski l’affirme « dans quelques années, peut-être un ou deux ans, notre station va fermer ». D’autant plus préoccupant que la station en question a un domaine skiable situé entre 2.600 et 4.000 mètres d’altitude.
Il y a plus de 10 ans, Gulmarg envisageait des investissements en neige de culture pour faire face à cette évolution. Mais les canons à neige ont besoin d’une ressource précieuse, l’eau. Impossible donc de faire fonctionner ce type de machine, au cœur d’une région où l’eau est devenue une denrée rare.
L’impact de cette réduction drastique de l’hiver se fait sentir sur l’ensemble de l’écosystème local. Les cours d’eau alimentés par la fonte des neiges voient leur débit diminuer, mettant en péril l’agriculture de la région, déjà fragile. Les populations qui dépendent directement ou indirectement de cette ressource naturelle s’inquiètent pour leur avenir. Les touristes eux, sont toujours là, même si les plus fortunés ont depuis longtemps délaissé l’incertitude de l’enneigement indien pour rejoindre des domaines skiables européens.
Illustration – variations d’enneigement drastiques d’une année à l’autre © European Union, Copernicus Sentinel-2 imagery