Avec plusieurs dizaines de chantiers en cours, ce sont quelque 193 barrages qui sont en train de voir le jour au Tibet. Une situation pointée du doigt par une l’ONG Campagne Internationale pour le Tibet pour ses conséquences environnementales, géopolitiques et culturelles.
Les projets de construction de barrages hydroélectriques menés par la Chine au Tibet soulèvent des préoccupations majeures concernant l’environnement. Mais aussi les droits humains et l’héritage culturel tibétain. Un rapport de la Campagne internationale pour le Tibet (ICT) révèle que 193 barrages sont en cours de construction ou prévus, avec des impacts désastreux. Ces infrastructures permettraient à Pékin de contrôler les ressources en eau d’une grande partie de l’Asie du Sud-Est. Affectant jusqu’à deux milliards de personnes.
En exploitant les ressources naturelles du Tibet (eau, minerais, etc.), la Chine mettrait également en péril le mode de vie de la population locale et les écosystèmes, précise le rapport. Le barrage de Yanggu, qui pourrait être trois fois plus grand que le plus grand barrage actuel, illustre l’ampleur de ces projets controversés. Souvent réalisés dans le secret et sans consultation des communautés affectées. Ces infrastructures auront un impact énergétique massif. Mais au détriment des pays limitrophes qui dépendent des fleuves tibétains pour leur survie.
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Le barrage Kamtok, dans la province du Sichuan, illustre une autre facette de cette problématique. En plus de provoquer le déplacement forcé de plus de 4 000 Tibétains, ce projet menace des villages et des monastères historiques. Certains contiennent des fresques bouddhistes inestimables. Ce méga-barrage s’inscrit dans une série de treize infrastructures sur la rivière Drichu. Il aggrave les risques environnementaux liés à la déforestation, aux émissions de carbone et à une éventuelle rupture des barrages.
Des manifestations locales pacifiques ont eu lieu pour dénoncer ces pratiques. La répression des autorités chinoises a été sévère explique le rapport, renforçant le climat de peur et de surveillance au Tibet. Ces barrages, souvent qualifiés d’« écologiques », masquent une exploitation intensive. Elle fragilise l’environnement local et met en péril la sécurité hydrique et alimentaire de nombreuses nations en aval. Au total, ce pourrait être près d’un million de personnes déplacées pour l’ensemble des chantiers de barrages au Tibet.
Illustration – Tibet © CC0 – Pixabay