Le passage de la mousson laisse un Népal recouvert de déchets plastique. La presse locale ironise sur la « revanche des rivières ».
Ces dernières semaines, le Népal a affronté une mousson d’une rare violence. Parmi les conséquences : de nombreux glissements de terrain meurtriers, des inondations aux quatre coins du pays. A Katmandou, les rivières sacrées ont vu leur niveau monter dangereusement. Quand elles sont redescendues, les traces de leur passage étaient toujours là. Routes abimées, bâtiments endommagés, mais surtout une quantité impressionnante de déchets charriés par l’eau. Il faut dire que les Népalais utilisent les rivières comme des poubelles. « C’était la revanche des rivières. Les rivières Bagmati, Vishnumati, Manohara, Nakkhu se vengeaient des citadins qui traitaient les rivières autrefois sacrées comme des décharges » peut-on lire dans le Nepalitimes.
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Principal déchet que le Népal peine à gérer : le plastique à usage unique. On estime que 5 millions de sacs plastique sont utilisés chaque jour dans le pays, et finissent dans les décharges ou les cours d’eau. Près de « 800 tonnes de ce matériau non biodégradable sont déversées chaque jour ». Les tentatives des autorités d’interdire les sacs en plastique à usage unique n’ont jamais abouti. En cause « le lobbying des importateurs de plastique qui ont des connexions politiques » au Népal. Le sujet des déchets était au cœur de la dernière campagne municipale à Katmandou. Le maire Balen Shah avait promis de réduire les quantités de déchets en développant le tri. Sur les 1.500 tonnes de déchets produits chaque jour par la ville, la plupart échappent à toute tentative de tri.
Illustration – déchets plastique © Pixabay