Un accord aurait été trouvé entre négociateurs indiens et chinois à propos de la militarisation de leur frontière commune en Himalaya.
La frontière himalayenne entre Inde et Chine n’est acceptée par personne. On ne parle d’ailleurs pas de frontière mais de Line of Actual Control (LAC), « ligne de contrôle réel ». Depuis 2020, l’ambiance se tend sérieusement à proximité de cette LAC. En juillet de cette année-là, un affrontement entre militaires faisait une vingtaine de morts côté indien, et au moins quatre côté chinois. Depuis la confrontation s’est calmée mais les dizaines de milliers de soldats rassemblés de part et d’autre de la LAC font craindre une escalade à tout moment. Les discussions entre hauts gradés des deux armées sont régulières depuis 2020 pour réduire les tensions. Jusqu’alors en vain.
Mais les autorités indiennes viennent d’annoncer un accord avec le voisin chinois au sujet de ces frontières. Un « pacte » qui pourrait aller vers un désengagement de troupes. Et qui devrait conduire à « une résolution des problèmes qui étaient apparus dans ces régions en 2020 ». La frontière ne serait pas plus acceptée que par le passé, mais la pression militaire descendrait d’un cran, selon les diplomates engagés dans ces échanges. Narendra Modi et Xi Jinping pourraient s’entretenir en marge du sommet des BRICS organisé par la Russie à Kazan.
Frontière sino-indienne : des frictions anciennes
Les contestations de frontière remontent à 1914. Quand les Anglais intègrent à leur Empire deux régions revendiquées par la Chine : l’Arunachal Pradesh et l’Aksai Chin. En 1962, dans le sillage de l’annexion du Tibet, Pékin attaque les territoires revendiqués par l’Inde. Le cessez-le-feu décrété par la Chine marque une nouvelle frontière. L’Aksai Chin devient Chinois, l’Arunachal Pradesh reste aux mains des Indiens. Un petit déplacement de frontière qui aura coûté la vie à 7.000 soldats. Depuis, les deux pays n’ont cessé de militariser ces régions souvent difficilement accessibles. Dans le nord de l’Inde, de grands projets d’infrastructures ont vu le jour en grande partie pour permettre à l’armée d’accéder plus facilement à la LAC.
Illustration – carte de la région, 1963. © CIA – CC0