Le changement climatique n’est pas un concept abstrait au Népal. La terrible mousson 2024 rappelle que les pays les premiers touchés sont aussi les plus vulnérables.
Dans un pays qui se réchauffe presque deux fois plus vite que le reste du monde, les conséquences du changement climatique sont déjà visibles. La fréquence de plus en plus élevée des épisodes météorologiques violents en est une. Et non des moindres. Sur les 15 dernières années, ces événements extrêmes se sont multipliés. « Précipitations excessives sur une courte période, pluies continues pendant plusieurs jours après la mousson, périodes de sécheresse, précipitations inférieures à la moyenne ou températures hivernales supérieures à la normale » sont la nouvelle norme tout au long de l’année au Népal explique le KathmanduPost qui parle de « chaos de la mousson ». Les récentes pluies ont fait plus de 228 victimes en quelques jours, dans des glissements de terrain et des inondations. Parmi elles, plus d’une trentaine d’enfants. Mais cette catastrophe en entraine d’autres.
Les médecins attendent les épidémies
A court terme : « Nous nous attendons à une recrudescence des maladies transmises par l’eau, les vecteurs et l’air, car il faut plusieurs jours pour que ces maladies incubent » explique Dr Yadu Chandra Ghimire du ministère de la Santé. Près d’une centaine de cas de choléras ont surgi dans le pays depuis le début de la mousson. La montée des eaux dérange la faune sauvage et les morsures mortelles de serpents se multiplient y compris en montagne, régions jusque-là préservées.
L’économie mise à mal
A moyen terme, la menace plane sur les récoltes à venir. Avec des dizaines d’hectares de rizières dévastées. 4.800 hectares de cultures maraichères endommagées, plusieurs milliers d’animaux d’élevage tués. A long terme, c’est toute l’économie du pays – déjà fragile – qui souffre. Les dégâts matériels ne sont pas totalement chiffrés mais les économistes parlent d’une perte d’au moins 1% du PIB. 11 centrales hydroélectriques sont ainsi touchées, plusieurs dizaines de routes, de ponts. Une quarantaine d’écoles et autant de centres de santé endommagés ne peuvent reprendre du service. Alors que le pays n’avait pas encore fini de réparer les dégâts de la précédente mousson.
Illustration © NDRRMA