La récente sortie de prison d’un opposant politique au Bhoutan a mis en lumière le cas d’autres détenus qualifiés par Human Right Watch de « prisonniers politiques ».
Le 5 juillet dernier, Ram Bahadur Rai est sorti de prison au Bhoutan. Il a purgé une peine de 30 ans, accusé d’avoir distribuer des tracts politiques hostiles au régime. Avant que ce dernier ne se change en démocratie en 2008. Malgré quelques libérations récentes, Human Right Watch dénombre encore au moins 34 détenus que l’organisation qualifie de « prisonniers politiques ». Ils ont bien souvent un profil comparable à Ram Bahadur Rai. Opposants à la monarchie absolue et bien souvent bhoutanais d’origine népalaise. Au début des années 1990, les autorités de Thimphou avait poussé au départ près de 90.000 résidents hindouistes d’origine (parfois lointaine) népalaise. Sans attache dans le pays voisin, ils ont vécu des années dans des camps au Népal. Avant que quelques nations les acceptent sur leur sol (notamment les Etats-Unis).
Tout juste sorti de prison, Ram Bahadur Rai décrit les conditions très précaires dans lesquelles vivent les détenus. Pas de contact avec la famille, des rations de nourriture insuffisantes, la quasi-impossibilité de voir un médecin. « Seize ans après la transition du Bhoutan vers la démocratie, tous les prisonniers politiques encore en vie devraient enfin être libérés » a affirmé Meenakshi Ganguly, directrice adjointe d’Human Right Watch Asie. Près d’une vingtaine sont aujourd’hui condamnés à perpétuité.
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