Ce printemps, les feux de forêts touchent deux tiers des districts du Népal et plusieurs dizaines d’habitants sont morts ce dernier mois.
Le réchauffement climatique rend plus rares les vents humides qui jadis apportaient de la pluie au Népal. Résultat, les mois de sécheresse se succèdent. Sur les 12 derniers hivers, 8 ont connu une sécheresse importante. Les conséquences sont nombreuses, notamment sur l’agriculture ou la capacité des centrales hydroélectriques. Mais les feux de forêt constituent aussi un effet de ces sécheresses, et ils ne sont pas près de s’éteindre…
50 districts népalais sont aujourd’hui touchés par des incendies. C’est traditionnellement la saison des feux de forêts au printemps mais ces dernières années, la tendance est à l’augmentation. « L’insuffisance du système de reporting et l’absence d’évaluation scientifique rendent difficile la détermination de l’étendue exacte des dégâts. » précise l’Everest Chronicle mais pas moins de 169 incendies ont été dénombrés sur la seule semaine dernière. Les parcs nationaux de l’ouest du pays sont notamment durement touchés.
Des autorités qui manquent de moyens
Face à ces nombreux départs de feu, la réponse des autorités est discrète sinon absente. « Nous ne disposons pas de ressources humaines, de formations et d’équipements adéquats pour protéger ces forêts des incendies » concède Anil Pokhrel, le directeur général de l’autorité nationale de gestion des risques de catastrophes. Les forces de sécurité manquent de moyens et le payent parfois chèrement. Trois militaires népalais sont morts ce mois-ci en tentant d’éteindre un feu dans l’ouest alors que l’armée est semble-t-il l’organisation la mieux équipée du pays pour affronter les flammes. Plus d’une vingtaine de personnes sont décédées dans des feux ce dernier mois.
Les villageois tentent d’éteindre les flammes
Finalement, ce sont souvent les villageois qui tentent d’éteindre les incendies par leurs propres moyens, faute d’aide concrète des autorités. Ils luttent pour sauver leurs habitations, et bien souvent leur bétail. Et quand les villages sont en partie désertés par l’exode rural qui frappe nombre de campagnes népalaises, la catastrophe est garantie. La forêt gagne sur les villages car des maisons sont laissées à l’abandon et on trouve moins de volontaires pour repousser les flammes.
Les incendies sont aussi une source majeure de pollution au Népal. Le pays a récemment rejoint la liste des 10 pays du monde où l’air est le plus pollué.
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