Au Népal, les ponts suspendus permettent à des millions de piétons de se déplacer. Derrière ces quelque 10.000 ponts, on retrouve… la Suisse !
Niché au cœur de l’Himalaya, le Népal est un pays où les vallées encaissées succèdent aux sommets enneigés. Tracer des voies de communication dans un tel paysage a toujours été un casse-tête. Il y a 70 ans, un géologue suisse a visité le pays et aidé des habitants à construire un pont. Les premiers efforts de Toni Hagen furent le point de départ d’une longue initiative d’aide au développement au pays.
19 millions de Népalais concernés par les ponts
Pendant plusieurs décennies, la Suisse et différentes organisations helvétiques ont participé à la construction de milliers de ponts à travers le Népal. A chaque nouveau pont, des centaines d’habitants voyaient leur vie facilitée à mesure que leurs trajets étaient raccourcis. Le « programme de ponts piétonniers du Népal (…) a conduit à des innovations qui ont transformé la vie de quelque 19 millions de Népalais » peut-on lire ce mois-ci dans le Nepalitimes . Plus d’1 million d’habitants utilisent ces ponts chaque jour. Le 10.000ème a été livré il y a quelques semaines. 700 construits au cours de la seule année dernière.
Transfert de compétences à grande échelle
Historiquement, des entreprises suisses étaient à la manœuvre. Puis peu à peu, elles ont cédé leur place à des organisations népalaises dans le cadre d’un transfert de compétences prévu dans le programme. Les ingénieurs suisses qui conseillaient les autorités ont peu à peu laissé la place à des ingénieurs népalais. Les pièces de ponts longtemps importées d’Inde sont désormais fabriquées au Népal. Initialement dans un atelier créé avec l’accompagnement d’une organisation suisse et maintenant chez une trentaine de fabricants répartis dans tout le pays. Au total près de 6.000 artisans spécialisés dans la construction de ponts ont été formés.
Effets vertueux des ponts suspendus
L’ONG Helvetas, qui a largement contribué à ce programme de constructions de ponts, explique les nombreux effets positifs de ces passerelles : « après la construction d’un nouveau pont suspendu, le nombre d’enfants qui reprennent le chemin de l’école augmente de 16%, celui des consultations dans les centres médicaux s’élève de 26% ». Amritha Bhandari, propriétaire d’un snack près d’un nouveau pont confirme : « Grâce au pont, j’accueille beaucoup de clients. Mais le plus important, c’est que mes enfants puissent aller à l’école en toute sécurité ». Selon la presse népalaise, le pays aurait besoin de 6.000 ponts supplémentaires pour répondre aux besoins de déplacement des habitants.