Une escroquerie de grande ampleur démontre ces derniers mois la corruption d’une partie des dirigeant du Népal. L’ « arnaque des réfugiés bhoutanais » est en une de la presse népalaise depuis l’arrestation de plusieurs personnages politiques importants dans le pays.
Aux confins de l’Himalaya, le Royaume du Bhoutan a expulsé de son territoire des dizaines de milliers de résidents au prétexte qu’ils ne s’intégraient pas correctement dans le pays. La plupart étaient d’origine népalaise. Pendant des années, quelque 100.000 d’entre eux ont vécu dans des camps de réfugiés à l’Est du Népal sous l’égide du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies. Au fil des dernières décennies, la plupart d’entre eux ont trouvé asile aux Etats-Unis, au Danemark ou même en Australie. Il en reste quelques milliers qui espèrent toujours un avenir meilleur, voire obtenir l’autorisation de retourner vivre au Bhoutan.
Des centaines de Népalais victimes de cette fraude
Plusieurs centaines de Népalais ont été impliqués dans une fraude de grande ampleur en lien avec ces réfugiés et leur statut de demandeur d’asile. 800 personnes ont payé des intermédiaires dans l’optique d’obtenir le statut de Réfugié Bhoutanais. Objectif pour ces Népalais : pouvoir fuir leur pays pour l’espoir d’une vie meilleure, notamment aux Etats-Unis. Il semble que de très hauts fonctionnaires et hommes politiques népalais soient impliqués dans ce scandale.
Les sommes versées pour obtenir ce statut frauduleux seraient bien souvent allées directement dans la poche de ces puissants corrompus. Un ancien secrétaire d’Etat a ainsi été arrêté, soupçonné de s’être enrichi dans cette escroquerie à grand échelle. Chaque candidat à ce statut frauduleux aurait payé entre 10 et 30.000 Euros. D’après l’enquête, certains auraient vendu leur maison pour obtenir les fonds nécessaires à leur rêve américain. Les plaintes de 160 personnes ont d’ores et déjà été enregistrées, elles n’ont jamais revu leur argent ni obtenu le statut en question. Ces faits remonteraient à 2019 mais sont restés cachés jusqu’à cette année. Des tentatives de plaintes en 2020 et 2021 n’avaient pas abouti. L’enquête est toujours en cours et les arrestations continuent.
Illustration (c) Pixabay