Alors que de nombreux doutes planent toujours autour de son ascension du Manaslu en 13 heures sans oxygène, Grace Tseng a publié une « analyse indépendante » des données de son expédition.
La vérité serait faite sur l’affaire Grace Tseng. C’est un document d’une trentaine de pages qui analyse les données fournies par Tseng suite à son ascension du Manaslu qui viendrait clore le débat. En octobre dernier, la jeune alpiniste de Taïwan a affirmé avoir gravi ce sommet de 8.163m en seulement 13 heures . Un temps record, à plus forte raison dans les conditions de montagne du moment. Et compte tenu de l’expérience de la grimpeuse. Très vite, la communauté montagnarde a émis des doutes sur un tel exploit.
Sous réserve qu’il n’y ait pas de fraude au niveau des données GPS (ce que contestent nombre de Taïwanais sur les réseaux sociaux), ces dernières semblent bien confirmer le temps d’ascension très rapide. L’auteur de l’analyse des données, Cedric Shih est un informaticien de Taïwan, impliqué dans la conception d’applications mobile à destination des alpinistes de son pays. Il affirme que l’ascension a bien été réalisée en un peu plus de 13h. Après différents recoupements, avec des données de photos/vidéos et les points GPS quand ils existent, il est arrivé à un temps de 13h21.
Une ascension sans oxygène ?
L’analyse réalisée par Cedric Shih met en lumière certaines données. Notamment celle de la vitesse d’ascension. Avec des performances assez peu altérées sur la partie la plus haute de la montagne. Sur ses dernières heures avant le sommet, la vitesse d’ascension de Grace Tseng approche voire dépasse les 200m de dénivelé/h. Sur une partie du parcours pourtant peu « damée » suite à des chutes de neige récentes. Au-delà de l’altitude très élevée, la neige ralentit considérablement le rythme. Une telle vitesse entre 7.500m et 8.163m n’est pas impossible. Surtout avec de l’oxygène supplémentaire. Sauf que la Taïwanaise se défend d’en avoir utilisé. Elle a fourni cette semaine une attestation signée par ses trois sherpas.
Ces derniers affirment : « Grace Tseng n’a pas utilisé d’oxygène supplémentaire sur le Manaslu, ni à la montée, ni à la descente ». Si tout le monde dit vrai, Tseng serait donc une machine difficile à arrêter. Nul doute que ses performances seront scrutées à la loupe lors de sa prochaine expédition.
Quand l’affaire Grace Tseng prend une tournure sordide
En attendant, suite à toutes les accusations de fraude et de mensonges, Tseng a annoncé avoir déposé une plainte pour diffamation auprès des autorités taïwanaises. Elle ajoute à cette annonce une tentative de faire taire ses détracteurs : « Soyez prudents dans vos paroles et vos actes » menace-t-elle. Il faut dire que dans son pays, les réseaux sociaux sont particulièrement virulents. Des alpinistes locaux renommés n’ont pas hésité à partager leurs doutes. Elle est accusée de mensonges, de fraude. De n’être guidée que par la quête de notoriété et d’argent. Et au passage, les tabloïds locaux en rajoutent une couche. Un milliardaire Taïwanais serait empêtré dans une affaire d’adultère, sa maitresse ne serait autre que… Grace Tseng. Cette dernière aurait obtenu un soutien financier substantiel de la part du milliardaire afin de réaliser ses expéditions. Un procès sur cette affaire doit se tenir en février prochain, précise le journal.
Illustration © Mirrormedia