Au Népal, certaines croyances associées aux menstruations ont la vie dure. Et les campagnes de sensibilisation pour s’en débarrasser ne semblent pas vraiment fonctionner. C’est le cas du Chhaupadi. Explications.
Dans certaines zones rurales du Népal, nombre de superstitions structurent encore la vie des habitants. Celles associées aux femmes et à leurs cycles menstruels ont une spécificité. Elles mettent en danger la vie des femmes, et parfois de leurs enfants. Traditionnellement, les femmes se voient exclues de la communauté pendant leurs règles et quelques semaines après leur accouchement. Elles doivent alors, avec leur enfant le cas échéant, demeurer dans un abri de fortune à l’écart de l’habitation. Considérées comme « impures », les femmes sont ainsi bannies. Une pratique, connue sous le nom de Chhaupadi, criminalisée depuis 2017. Dans le sillage de cette nouvelle loi, de nombreuses campagnes de sensibilisation ont eu lieu. Car au-delà de la dimension discriminatoire sans équivoque, les risques pour les femmes sont nombreux. Et les morts de froid, par attaque d’animaux sauvages ou par intoxication dans un abri mal ventilé sont des conséquences régulières de cette pratique.
Le Chhaupadi est toujours là…
Depuis près de 5 ans, les initiatives se multiplient comme des campagnes de destruction de ces abris. Pourtant, sur le terrain, le changement patine. D’après le Kathmandu Post, les abris détruits sont généralement reconstruits quelques jours plus tard. Et dans toutes les régions censées avoir éradiqué cette pratique, de nouveaux drames font leur apparition. Même quand les abris ne sont pas reconstruits, la pratique subsiste sous des tentes de fortune ou dans des grottes.
Certaines communautés vont même plus loin, en refusant aux filles l’accès à l’école pendant leurs règles. Nul doute qu’avec 5 jours d’absence forcée par mois, les jeunes femmes ont des difficultés. Peu « importe à quel point vous êtes un étudiant dévoué, si vous êtes une fille, vous avez une faible chance d’être en tête de la classe », explique une élève. « Les filles n’obtiennent jamais de meilleurs résultats que les garçons dans ma classe et c’est parce que les filles sont obligées de manquer l’école même pendant les examens ».
Illustrations © Pixabay