On évoque régulièrement les déchets sur l’Everest. Mais avec le développement des expéditions sur le K2, le même problème s’y développe.
Ces images datent de cet été, sur les pentes du K2. Plus précisément au niveau du Camp 2, sur la voie des Abruzzes. De « la nourriture en décomposition, des excréments humains, de vieilles tentes et des cordes tombant en cascade à flanc de montagne, gelés dans la glace et s’infiltrant dans les eaux souterraines ». Car qui dit des centaines d’himalayistes en expéditions sur les plus hautes montagnes du monde dit bien souvent quantité de déchets. Des restes de matériel, de nourriture, de bouteilles d’oxygène. Sans compte les excréments. 300 personnes sur le K2 pendant 40 jours et ce sont presque 5 tonnes d’excréments qui sont ainsi déposées dans la nature.
La fondation Nims Dai veut nettoyer le K2 de ses déchets
Comparativement au Népal qui connait les foules des expéditions commerciales notamment sur l’Everest depuis de nombreuses années, le Pakistan n’expérimente le phénomène que depuis quelques saisons. Un boum de la fréquentation sur un territoire avec peu sinon pas d’infrastructures de gestion des déchets. Ces dernières années, le Népal a pris conscience du problème et tente de limiter les déchets et de nettoyer l’Everest par différents moyens. Le problème n’est pas résolu mais la situation s’améliore.
Au K2, le constat est accablant. La fondation Nims Dai, qui a partagé ces images, veut faire disparaitre « cette pile dégoutante de déchets du K2 » et compte mobiliser une équipe la saison prochaine pour nettoyer la montagne. Elle lance un appel aux dons pour financer un tel projet. Il s’ajoute aux engagements similaires déjà pris sur l’Everest. Mettre en place une telle équipe coûte cher. Les seuls grimpeurs capables de faire ce travail de nettoyage sont les guides et sherpas qui gagnent leurs vies en expéditions. Ils « devront être rémunérés très correctement parce qu’ils vont rater la saison d’expé au K2 ». Et le travail est colossal. Il ne s’agit pas de quelques expéditions mais de décennies de déchets accumulés.
Illustrations credits © Nimsdai Foundation