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Piéger le loup et le lapider à mort : une pratique du passé ?

Dans l’Himalaya indien, on trouve près des villages d’étonnantes fosses destinées à capturer les prédateurs des troupeaux comme le loup. Le loup piégé dans ce trou est ensuite à la merci des villageois. De nos jours, ces pièges sont souvent abandonnés mais pas toujours.

Depuis des siècles, l’élevage de chèvres perdure tant bien que mal dans les alpages du Ladakh. Sur ces contreforts de l’Himalaya, les jeunes délaissent bien souvent le dur métier d’éleveur pour rejoindre les villes. Les bergers qui persistent doivent faire face à de nombreuses difficultés. Parmi elles, les prédateurs comme le léopard des neiges mais aussi le loup. Dans la tradition ladakhi, les éleveurs ont creusé des « shandongs ». Dans ces profonds trous avec murs en pierre en forme d’entonnoir inversé, ils avaient l’habitude de placer une chèvre à sacrifier. Le loup, attiré par l’animal, se retrouvait alors piégé. La communauté locale se réunissait autour du piège pour lapider le prédateur à mort.

Une pratique d’un autre temps ? Elle est pourtant toujours d’actualité dans certaines zones du Ladakh. Il faut dire que les attaques de loups sont régulières. Surtout avec le développement économique de la région, du réseau routier, l’ouverture au tourisme. Tous ces paramètres ont favorisés le recul d’animaux de proie, comme la gazelle tibétaine, que le loup appréciait tout particulièrement. Il a ainsi développé un certain attrait pour les troupeaux de chèvres…   

La religion au secours des loups piégés

Depuis 1972, tuer le loup, espèce menacée, est interdit par la loi indienne. Pour autant, une étude menée entre 2019 et 2020 dans trois régions du Ladakh a dénombré quelques 94 shandongs, dont un tiers avaient été utilisés durant les années précédentes. Pour tenter de faire reculer cette pratique de lapidation des loups, une ONG indienne a eu une idée originale. S’appuyer sur la religion bouddhiste, très ancrée localement, pour transformer les shandongs. Tuer des animaux est contraire aux préceptes de la religion, l’idée a donc été d’appuyer cette logique en poussant les communautés locales à transformer leurs pièges à loups… en stupas ! Ces petits monuments à la gloire de Buddha.

Les pièges sont désactivés, en laissant une échappatoire possible aux animaux qui tomberaient dedans. Le stupa est construit juste à côté. Les moines y voient un symbole de l’expiation des péchés passés, ce qui favorise l’acceptation de cette transition. Plusieurs villages ont d’ores et déjà fait le choix de renoncer à leur piège, et de construire un monument religieux.

La suppression des pièges et la construction des stupas ne règle pas le problème de la prédation. D’autres initiatives sont donc lancées en parallèle, comme la mise en place de protections pour les troupeaux ou l’assurance du bétail.    

Illustrations © Pixabay

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Arnaud P

Passionné par l'univers de la montagne sous tous ses aspects, Arnaud est membre de la rédaction d'Altitude.News ! Originaire du sud de la France, ça ne l'a pas empêché de s'installer un temps en Savoie ! Il écrit des articles dans les catégories : Alpinisme, Rando/Trek, Business et Nature. Pour le contacter directement : arnaud@altitude.news !

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