L’effondrement du tourisme de montagne au Népal a des impacts nombreux, en voici un exemple inattendu : sur les chiens de la vallée du Khumbu.
Les chiens sont nombreux dans la vallée du Khumbu (Népal), bien souvent des dogues du Tibet. Un animal massif, réputé être le traditionnel gardien des monastères tibétains. Dans la région de l’Everest, ces bêtes protègent les yaks, des villages, des habitations. A une époque pas si lointaine où les touristes affluaient dans la région, les chiens passaient le plus clair de leur temps à dormir. Mais la raréfaction des visiteurs, en ces années de pandémie, a eu un effet dramatique sur les revenus de la région. Parvenant tout juste à se nourrir eux-mêmes, les habitants peinent à alimenter leurs chiens. Résultat, les animaux affamés ont des comportements que l’on ne leur connaissait pas.
Affamés, les chiens du Khumbu deviennent plus agressifs
Le Nepalitimes explique la recrudescence des morsures et attaques sur les hommes, notamment les enfants. On apprend aussi que les chiens les plus forts dévorent les plus faibles. Sans compter les singes qui font aussi les frais de l’appétit canin. « Poussés par la faim, ils sont revenus à leurs instincts primitifs de loup » explique le journal népalais. Ils chassent en meute et s’attaquent à leurs pairs. Dans une région largement bouddhiste où il est impensable de toucher à la vie animale, la situation est telle que les autorités reçoivent des demandes d’autorisation pour empoisonner les chiens les plus dangereux.
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Des siècles de domestication qui disparaissent en quelques mois, c’est le constat des locaux dans la vallée du Khumbu. Fort heureusement, le recul de la pandémie rime avec le retour des trekkers et d’ores et déjà avec la baisse des cas de morsures.
Illustrations – Namche Bazar dans la vallée du Khumbu © Pixabay