Alors que quelques expéditions se dirigent vers le Manaslu, l’univers du trekking népalais est toujours en berne. Avec une quarantaine de 7 à 10 jours qui s’appliquent aux voyageurs étrangers, les trekkeurs se font rares.
L’an dernier, une vingtaine de permis seulement avait été délivrés par les autorités népalaises pour l’ascension du Manaslu. Preuve d’une reprise de l’activité touristique automnale, dans le sillage du printemps dernier, le nombre de permis est à la hausse. D’après les derniers chiffres du Département du Tourisme, quelques 52 permis sont déjà officialisés pour le Manaslu cet automne. D’autres pourraient s’ajouter. Loin cependant des chiffres de 2019 où près de 260 alpinistes se pressaient au camp de base. Des chiffres auxquels il faut ajouter toutes les équipes locales, notamment les sherpas. Et qui ne présument pas du nombre de personnes réussissant le sommet. Avec 20% de permis par rapport à la précédente saison pré-covid, l’industrie des expéditions est toujours fortement affectée par le covid. La tendance désastreuse de 2020 n’est donc pas encore un lointain souvenir.
Les trekkeurs en quarantaine
L’univers du trekking n’est en guère meilleure santé. Dans un récent article, le Nepalitimes racontait l’histoire d’un guide habitué à la clientèle française qui – faute de clients – avait ouvert une petite épicerie à Katmandou (lien en anglais). Même la vallée du Khumbu (la région de l’Everest), habituellement si fréquentée, tourne au ralenti. Dans « les basses vallées, les rythmes agricoles séculaires reprennent le dessus ». Faute de touristes, nombre de Népalais sont de retour sur leurs terres natales, se raccrochant à une agriculture vivrière.
Les règles sanitaires actuellement en vigueur ne permettent cependant pas une reprise rapide du tourisme. La quarantaine exigée à tout voyageur étranger, y compris complètement vacciné, est toujours d’actualité. Et si l’exécution de cette quarantaine n’est pas toujours une réalité, elle est très dissuasive pour des touristes prévoyant de ne passer que deux semaines sur place. Les professionnels du tourisme plaident pour une levée de cette contrainte et le recours à un pass vaccinal pour permettre l’entrée dans le pays. Mais rien n’est fait. A ce jour, le Quai d’Orsay n’est pas très encourageant : « il est fortement déconseillé de se rendre au Népal ».
Malgré ces contraintes, des tour-opérateurs européens continuent de proposer des trekkings cet automne. Mais la plupart se focalisent déjà sur 2022 et nombre de circuits sont déjà complets. Un signe d’une reprise à venir ?
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