David Goettler, tout juste revenu de sa tentative d’ascension de l’Everest aux côtés de Kilian Jornet, raconte sa vision de cette montagne. Il évoque le « cirque de l’Everest », ce commerce qui ne le surprend pas.
Au printemps dernier, David Goettler a renoncé à son ascension de l’Everest à environ 8.000 mètres d’altitude. Monté jusque là sans oxygène supplémentaire, il a préféré faire demi-tour. Considérant qu’il ne parvenait pas à atteindre son rythme optimal.
David Goettler : l’Everest, un « commerce »
Dans une interview au quotidien espagnol El Pais, il raconte son Everest (lien en espagnol). Rien de surprenant pour lui à ce que l’on trouve des centaines de prétendants, souvent peu expérimentés, au pied de l’Everest. Toutes « les montagnes célèbres » ont cette dimension commerciale. L’Everest n’y fait pas exception, en tant que plus haut sommet de la planète. Il critique l’hypocrisie autour de cette exploitation touristique. Comme si on était vraiment choqué que « 99% [des prétendants au mont Blanc] empruntent un ou deux téléphériques pour s’économiser plusieurs heures de montée et de descente ». Guide de profession, Goettler rappelle que « derrière les montagnes, il y a un commerce, et en tant que guide [il] en profite ».
Il en profite également pour égratigner les médias. Ils auraient voulu – selon lui – que la saison à l’Everest soit annulée pour avoir plus d’informations à relayer. Les héros d’un jour, qui font leur autopromotion sur les réseaux sociaux ont également droit à un petit commentaire acerbe. Tout comme les organisateurs d’expéditions jugés hypocrites dans leur volonté d’éviter d’exposer leurs sherpas au coronavirus. Si ces critiques sont peut-être justifiées, elles sont finalement bien nombreuses pour un alpiniste, aussi talentueux soit-il, qui dit accepter le cirque de l’Everest et en faire partie.
Lisez l’article dans son intégralité sur le site d’El Pais (lien en espagnol).
Illustration – Glacier du Khumbu et sommet de l’Everest, versant népalais © DR