La cueillette du yarsagumbu est bien souvent dangereuse, sur des pentes abruptes et difficiles d’accès : des cueilleurs du Bhoutan viennent de faire les frais de cette « industrie » périlleuse.
Du Népal au Tibet en passant par le Bhoutan ou le nord de l’Inde, c’est la saison du cordyceps ou yarsagumbu ! Cette espèce de champignon « infecte » des insectes, des chenilles ou parfois des araignées. Une fois développé, il peut être cueilli. Une tâche ardue car il « pousse » sur les pentes des montagnes dans des zones parfois difficilement accessibles. Ses vertus prétendument aphrodisiaques l’ont rendu très populaires dans la médecine traditionnelle chinoise et tibétaine. Il se revend très cher. Son commerce offre un complément de revenu très significatif à des populations rurales très modestes. Dans certaines régions du plateau tibétain, c’est même la seule source de revenus.
Au Bhoutan, la récolte totalise 320 à 350 kg de champignons chaque année. Il se murmure que le prix au kilo peut atteindre les 20.000 Euros lors de leur revente en Chine. Les récoltes bhoutanaises ne sont cependant pas toutes réservées à l’exportation. Un business lucratif mais qui n’est probablement pas éternel. Les champignons se font de plus en plus rares !
Saison du Yarsagumbu au Bhoutan : les dangers de la mousson
Un groupe de cueilleurs bhoutanais a été surpris par la montée des eaux du côté de Laya, une région du nord-ouest du pays, proche de la frontière avec le Tibet. Le site exact se situe au milieu de nulle part, à quelques 11 heures de marche du village de Laya. Les secours ont été dépêchés sur place avec l’aide de deux hélicoptères. Dix cueilleurs sont morts, et cinq ont été blessés dont deux dans une situation critique. D’après les informations du média local The Buthanese, le groupe campait de part et d’autre d’un torrent quand les eaux sont montées. En plein milieu de la nuit. Le premier ministre a exprimé ses condoléances et a rappelé les dangers de montées des eaux en cette période de mousson.
Illustration – rivière du Bhoutan, dans la région de Paro © DR