Dans une vallée reculée de l’Himalaya, une micro-centrale alimente désormais en électricité les populations locales grâce à la fonte des glaciers.
Un projet hydroélectrique a pris forme au pied du Langtang Lirung (7.227m), un sommet du Népal. Comme dans le reste de l’Himalaya, le retrait des glaciers a créé un lac glaciaire dont la taille augmente inexorablement. Régulièrement, ce type de retenue d’eau déborde et génère des inondations plus bas dans la vallée. La région du Langtang ne fait pas exception dans ces fléaux. Pour ne pas seulement subir les affres de la montagne et du changement climatique mais trouver un moyen de les transformer en opportunités, un projet de centrale hydroélectrique a été imaginé au lendemain du tremblement de terre de 2015.
Une micro-centrale à 440.000 Euros
Une ONG de Hong Kong a pris en charge les 440.000 Euros nécessaires, explique le Nepalitimes (lien en anglais). Une zone de captage (au niveau du lac glaciaire), une conduite forcée qui descend 300 mètres de dénivelé et une micro-centrale ont ainsi été construites. De quoi produire l’électricité nécessaire pour quelques 120 ménages des environs. Plusieurs gites touristiques bénéficient aussi de cette source d’énergie dans une vallée reculée qui n’était alors connectée à aucun réseau. Jusqu’alors, ces villages ne pouvaient compter que sur de rares panneaux solaires pour s’alimenter en énergie.
Lire aussi : Les glaciers tiédissent et les robinets se tarissent
Des sources d’électricité aux quatre coins de l’Himalaya ?
Double bonne nouvelle, en puisant de l’eau dans le lac d’altitude, on réduit la pression sur le barrage formé naturellement par la moraine. Les risques d’éclatement du barrage et d’inondations sont donc réduits. Un tel projet ne va pas sans désagrément. A près de 4.000 mètres d’altitude, il peut faire très froid, il faut donc isoler les canalisations pour éviter qu’elles ne gèlent et ne se rompent. Ces projets restent très couteux pour les communautés reculées du Népal. Cette réalisation au Langtang bénéficie de la proximité entre le lac glaciaire et la vallée habitée, mais de nombreux lacs d’altitude sont très éloignés des régions peuplées du pays. La transposition d’un tel projet à d’autres retenues glaciaires est donc complexe et coûteuse.
Illustration © Ahtih CC BY-SA 3.0